La « marche des drapeaux » à Jérusalem, un rassemblement nationaliste célébrant la prise de la partie orientale de la Ville sainte par Israël en 1967, s’est déroulée sous haute surveillance le jeudi 12 mai. Une manifestation qui intervient dans un contexte particulièrement tendu cette année, après que 35 personnes ont perdu la vie au cours des cinq jours d’affrontements entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza début mai.
La marche des drapeaux est une des manifestations organisées par Israël à l’occasion de Yom Yerushalaïm (« jour de Jérusalem » en hébreu). Cette journée est destinée à célébrer la « réunification » de la ville après l’occupation et l’annexion de sa partie palestinienne à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967.
L’ONU ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, qu’elle juge illégale au regard du droit international. Les manifestations organisées par Israël à l’occasion de Yom Yerushalaïm suscitent donc régulièrement la controverse.
Lors de la marche des drapeaux de cette année, des incidents ont été enregistrés, notamment à la porte de Damas dans la Vieille Ville, où des participants à la marche ont attaqué des journalistes avec des pierres et des bouteilles. Les journalistes de l’AFP avaient également vu de jeunes juifs cracher sur des Palestiniens et en rouer un de coups avant d’être dispersés par la police. Certains manifestants ont scandé « morts aux Arabes ».
Des milliers de Palestiniens, quant à eux, ont brandi des drapeaux palestiniens à la frontière avec Israël, et l’armée israélienne a tiré des gaz lacrymogènes vers des personnes qui s’approchaient de la clôture, selon des journalistes de l’AFP. Une source de sécurité palestinienne à Gaza a signalé que le mouvement islamiste palestinien Hamas avait tiré une « roquette d’avertissement » vers la mer Méditerranée, sans donner de détails.
La police israélienne s’est déployée en force dans la rue Al-Wad, une des artères principales de la Vieille Ville, où les boutiques avaient fermé. La marche a finalement pu s’achever au mur des Lamentations, lieu saint pour les juifs situé en contrebas de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.
Le conflit israélo-palestinien a déjà fait près de 200 morts depuis le début de l’année. Mercredi, Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait mis en garde Israël contre son « insistance » à organiser cette marche « provocatrice », preuve selon lui du « l’assentiment du gouvernement israélien aux vues des extrémistes juifs ».
Le Hamas avait également condamné « la campagne de l’occupation sioniste contre notre peuple à Jérusalem occupée sous prétexte d’assurer la sécurité de la “marche des drapeaux” ».
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