Emmanuel Macron clarifie sa position controversée sur Taïwan lors d’une conférence de presse à Amsterdam
Le 12 avril 2023, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse aux côtés du premier ministre hollandais, Mark Rutte, dans le cadre de sa visite d’État aux Pays-Bas. Lors de cet événement, le président français a saisi l’occasion pour clarifier sa position controversée sur Taïwan, suscitant une vague d’incompréhension en Europe et aux États-Unis.
Emmanuel Macron a déclaré que Paris « est pour un statu quo à Taïwan, soutient la politique d’une seule Chine et [la recherche] d’un règlement pacifique ». Il a affirmé que sa position est « compatible avec le statut d’allié » et qu’il ne signifie pas être un « vassal » des États-Unis. Il a ajouté que « la France n’a de leçon à recevoir de personne. Ni sur le terrain ukrainien, ni au Sahel ».
Dans une interview au site américain Politico et au quotidien économique français Les Echos parue dimanche, Emmanuel Macron avait appelé l’Union européenne à ne pas être « suiviste » de Washington ou Pékin sur la question de Taïwan. « La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes » sur la question de Taïwan « et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise », avait-il dit, des propos aussitôt interprétés comme une prise de distance à l’égard de Washington.
Le chef de l’État français a également été interrogé sur la contestation sociale en lien avec la réforme des retraites. Il a annoncé qu’il proposerait aux partenaires sociaux un « échange qui permettra d’engager la suite et de tenir compte des décisions, quelles qu’elles soient, du Conseil constitutionnel » attendues vendredi. « Le pays doit continuer d’avancer », a-t-il poursuivi. « J’engagerai pour tout ce qui les concerne, les partenaires sociaux à pouvoir revenir – je sais que la période gardera encore les traces des désaccords du moment – mais je le ferai avec l’esprit de concorde et la volonté d’engager la suite, quelle que soit la décision » des juges, a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron fait face à des protestations lors de sa visite aux Pays-Bas
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait été confronté à des protestations concernant sa réforme impopulaire. Malgré cela, il a souligné la nécessité de « bâtir des chemins d’avenir ». « Nous menons aux Pays-Bas comme en France des réformes difficiles qui soulèvent parfois des protestations », a-t-il admis devant la communauté française à Amsterdam.
Un homme et une femme ont été arrêtés pour « trouble à l’ordre public et menace » alors qu’ils « couraient » vers le président à son arrivée à l’université d’Amsterdam. Les manifestants attaquaient la réforme des retraites, mais ont également dénoncé les violences policières lors des manifestations en France. L’un d’eux, Français et étudiant en sciences sociales à Amsterdam, a expliqué avoir voulu dénoncer les « violences » policières lors des manifestations en France et « gâcher » la visite du président.
Emmanuel Macron et le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, ont visité un laboratoire de physique quantique à l’université d’Amsterdam, où les deux gouvernements ont signé un « pacte pour l’innovation » pour renforcer l’indépendance de l’Union européenne dans les domaines des semi-conducteurs, de la physique quantique et de l’énergie. En outre, les deux nations travaillent à la finalisation d’un accord de défense à l’horizon 2024.
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