La Cour suprême du Chili a rendu son verdict final concernant la mort de l’ancien président Eduardo Frei Montalva en 1982. Dans une décision rendue le vendredi 18 août, la plus haute instance judiciaire du pays a affirmé que la thèse de l’assassinat par empoisonnement n’était pas étayée par des preuves suffisantes. Cette décision confirme ainsi l’acquittement des six personnes qui avaient été condamnées en première instance.
D’après la Cour suprême, les rapports d’expertise présentés dans l’affaire ne permettent pas d’établir de manière certaine que la mort d’Eduardo Frei Montalva était due à une intoxication. Les experts manquent de certitude dans leurs affirmations concernant la cause du décès. Pour rappel, l’ancien président chilien est décédé le 22 janvier 1982 à l’âge de 71 ans des suites d’une infection généralisée, alors qu’il était hospitalisé à la clinique privée Santa Maria. Selon la version officielle de l’époque, il était hospitalisé pour une intervention chirurgicale mineure.
Cependant, la famille de M. Frei Montalva ainsi que des groupes d’opposants à la dictature d’Augusto Pinochet ont toujours soupçonné un assassinat commandité par le régime militaire. En effet, en 1982, le régime commençait à faire face aux premières manifestations de mécontentement social et considérait l’ancien président comme un potentiel leader de la dissidence. Ils ont donc remis en cause la version officielle et ont cherché à prouver que la mort d’Eduardo Frei Montalva était en réalité un assassinat.
Après plus de quinze ans d’enquête, un juge en première instance avait reconnu six personnes coupables d' »homicide à la suite d’une intervention chirurgicale » le 30 janvier 2019. Le médecin Patricio Silva Garin avait notamment été condamné à dix ans de prison pour avoir administré du poison à M. Frei lors de l’opération. Cependant, deux ans plus tard, le 25 janvier 2021, ce jugement avait été infirmé en cour d’appel et les six accusés avaient été acquittés. La famille de M. Frei Montalva, ainsi que le parti de la Démocratie chrétienne auquel l’ancien président appartenait, ont interjeté appel en cassation pour contester cette décision, mais la Cour suprême a définitivement confirmé l’acquittement vendredi dernier.
Il est important de souligner que trois des personnes condamnées en première instance, dont le docteur Silva Garin, sont décédées au cours de la procédure, ce qui rend la recherche de la vérité encore plus complexe. Malgré cette décision de la Cour suprême, le doute persiste et cette affaire demeure un sujet controversé au Chili.
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