Les tensions interethniques dans l’État indien de Manipur ont atteint un niveau alarmant ces derniers jours. Des manifestations ont éclaté à Imphal, la capitale de l’État, lorsque la communauté des Meiteis, majoritaire dans la région, a demandé à bénéficier de mesures de discrimination positive. Lors d’une manifestation, les communautés tribales ont incendié des voitures et des habitations, entraînant une réponse brutale des forces de sécurité. Les autorités ont coupé l’accès à Internet et ont imposé un couvre-feu pour empêcher la propagation de la violence.
Ces affrontements entre les différentes communautés ont déjà engendré un lourd bilan avec cinquante-quatre morts, selon l’agence de presse indienne PTI, qui se base sur des données collectées auprès des morgues locales. Même si aucun bilan officiel n’a encore été publié, le ministre de la justice indien a déclaré que « beaucoup de vies ont été perdues » lors de ces troubles.
Manipur est un État du nord-est de l’Inde qui connaît depuis des décennies des tensions entre des groupes ethniques et des mouvements séparatistes. Des dizaines de groupes tribaux et de mouvements de guérilla ont revendiqué une plus grande autonomie, voire une sécession pure et simple du reste de l’Inde. Des accords conclus avec New Delhi ont toutefois permis de réduire les tensions, mais la situation actuelle est inquiétante.
La violence a déjà engendré le déploiement de militaires dans la région ainsi que l’usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les forces de sécurité ont même reçu l’instruction de tirer à vue « dans les cas extrêmes ». Des mesures radicales qui ne semblent pas apaiser les tensions.
Mots-clés: Manipur, Meiteis, couvre-feu, guérilla, autonomie, sécession.