Le Journal du Dimanche (JDD) est actuellement en grève pour dénoncer la nomination de Geoffroy Lejeune, un journaliste marqué à l’extrême droite, à la tête du journal. Cette décision a été prise par la Société des journalistes (SDJ) du JDD qui a annoncé la poursuite de la grève jusqu’à mardi matin. Cette mobilisation, débutée le 21 juin dernier, est une action sans précédent dans l’histoire du journal, puisque c’est la première fois qu’il ne paraîtra pas deux dimanches d’affilée.
Les journalistes regrettent cette mise à l’arrêt du JDD dans « un contexte d’actualité sociale et politique que nous aurions tellement aimé pouvoir couvrir ». En effet, la situation lui semble difficile à accepter puisqu’en 2016, la grève n’avait touché que la publication d’un seul dimanche. Cependant, cette fois-ci, 98% des votants ont décidé de poursuivre le mouvement.
L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD est perçue par de nombreux observateurs comme un choix du milliardaire Vincent Bolloré, dont les opinions sont réputées ultraconservatrices. En effet, Vincent Bolloré dirige Vivendi, un groupe médiatique qui possède le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews, ainsi que Prisma, le premier groupe de presse magazine, et Editis, un groupe d’édition. La nomination de Geoffroy Lejeune intervient juste après l’accord donné par la Commission européenne à Vivendi pour absorber Lagardère, un groupe auquel appartiennent également le JDD, Paris Match, Europe 1 et Hachette, le leader de l’édition.
Il est intéressant de noter que Arnaud Lagardère, dirigeant du groupe du même nom, a déclaré que la décision d’engager Geoffroy Lejeune n’a pas été prise avec l’influence de Vincent Bolloré ou de quiconque de Vivendi. Cependant, cette explication n’a pas suffi à calmer les inquiétudes des employés du JDD et de nombreux soutiens ont été organisés en leur faveur. Reporters sans frontières a même organisé un rassemblement qui a réuni près d’un millier de personnes pour montrer leur soutien à la rédaction.
La mobilisation pour soutenir les salariés en grève ne se limite pas aux rassemblements. Une caisse de grève a été ouverte afin de soutenir financièrement les journalistes en lutte. Une pétition a également été lancée et avait recueilli plus de 34 000 signatures samedi matin.
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