La Fashion Week de Paris pour la saison automne-hiver 2025-2026, qui se termine le 11 mars, a permis à plusieurs créateurs indépendants de se démarquer par des défilés empreints d’originalité. Des designers tels que Ludovic de Saint Sernin, Meryll Rogge, Niccolo Pasqualetti et Duran Lantink ont dévoilé des collections innovantes qui pourraient établir des références dans l’univers de la haute couture. Ce sont des propositions audacieuses qui séduisent autant le public que les grandes maisons en quête de nouveaux talents.
Ludovic de Saint Sernin : Une mode à l’intersection du sexy et du professionnel
Depuis le lancement de sa marque en 2017, Ludovic de Saint Sernin s’impose dans le paysage de la mode avec une esthétique qui conjugue sensualité et raffinement. Sa dernière collection, intitulée « L’Entretien », fait le lien entre le monde discothèques et le monde corporate, imaginant des rencontres professionnelles après une nuit festive. Les pièces présentées, comme les bustiers en cuir dotés d’œillets et les manteaux oversized, créent des silhouettes audacieuses et contrastées. En collaborant avec LVMH Métiers d’art pour développer certains d’entre eux, le créateur montre qu’il gagne en reconnaissance. L’exécution impeccable est un signe de l’intérêt croissant du secteur pour son travail.
Une dualité de styles
Cette collection parvient à harmoniser des éléments disparates, fusionnant jupes crayon à rayures avec des soutiens-gorge en cuir, et mélangeant des corsets ornés de motifs reptiliens avec des manteaux de fourrure ceinturés. Ce style, à la fois unique et séduisant, témoigne de la capacité de Saint Sernin à balancer entre deux mondes distincts : celui de la fête et de la formalité. Ce grand écart entre la piste de danse et la salle de réunion
est parfaitement mené, montrant la maîtrise de l’artisanat tout en restant tendance.
Meryll Rogge : L’art de la réinvention
Pour sa cinquième année d’existence, Meryll Rogge propose une collection qui illustre sa transformation en créatrice sensible et inspirée. S’inspirant du travail de l’artiste avant-gardiste Gordon Matta-Clark, elle réinvente le vestiaire par une approche basée sur le recyclage et l’assemblage créatif. « Walls Paper », son livre de référence, sillonne les textures et couleurs que Rogge transpose dans des pièces modernes. Les imprimés floraux et à carreaux, associées à des mailles brillantes, créent une harmonie d’anciens et de nouveaux, captivant ainsi le regard et l’imagination.
Éléments de surprise
Avec des manteaux matelassés volumineux et des volants dynamiques, chaque pièce devient une déclaration fashion. Meryll Rogge appartient à cette lignée de designers qui savent transformer l’héritage en quelque chose d’inédit, en combinant le charme du vintage avec la modernité. Cela lui permet de se forger une identité distincte dans le circuit de la mode, attirant à la fois les passionnés et les experts.
Niccolo Pasqualetti : Beauté sombre et élégance subtile
Le designer italien Niccolo Pasqualetti puise son inspiration de l’art pour insuffler un sentiment de mystère à ses créations. « Giacometti donnait vie à des silhouettes sombres grâce à son travail de la matière »
, explique-t-il, en insistant sur l’exploration de l’obscurité à travers ses pièces. La collection allie charme et commodité, alliant une robe en cuir noir à des broderies éclatantes, et une jupe portefeuille en laine qui flotte au gré du vent. Ces éléments du quotidien, rehaussés d’une touche d’élégance, séduisent le public et les professionnels du luxe.
Des créations à fort potentiel commercial
Les pièces de Pasqualetti, élégantes mais accessibles, méritent l’attention. Les vêtements en tweed brillant et les jupes en maille asymétrique touchent une clientèle désireuse d’originalité. La créativité agile du designer promet de faire des vagues dans un marché en quête de nouveautés.
Duran Lantink : Un souffle d’humour dans la mode
Apprécié pour son audace, Duran Lantink s’est fait connaître grâce à ses prises de risque artistiques. Ce designer néerlandais, lauréat du prix LVMH en septembre 2024, possède un sens du spectacle immédiatement séduisant. « J’ai voulu jouer avec tous les éléments considérés comme étant de mauvais goût »
, raconte-t-il, échangeant des motifs communément jugés peu raffinés pour créer une collection autant plaisante que fonctionnelle. Des tees aux cols extravagants, jusqu’aux jupes portées comme des tabliers, son univers est une véritable ode à la créativité désinhibée, sans perdre son flegme commercial.
Une stratégie astucieuse de communication
Avec le soutien d’équipes de communication et de scénographie bien choisies, Lantink parvient à faire passer son message avec brio. Son style humoristique attire l’attention des acheteurs, et certaines des pièces se révèlent d’une praticité redoutable. Nul doute que la saison prochaine lui apportera encore plus de succès.
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