mercredi 15 janvier 2025

Zoran Milanovic écrase son rival et révolutionne la Croatie !

Lors de l’élection présidentielle de Croatie, le président sortant Zoran Milanovic a réalisé une performance exceptionnelle en obtenant plus de 74 % des voix au second tour, marquant ainsi l’échec du parti conservateur Union démocratique croate (HDZ). Ce succès, célébré dans son discours à Zagreb le 12 janvier 2025, représente un véritable plébiscite, alors que le taux d’inflation et la corruption demeurent des enjeux cruciaux pour le pays. Milanovic, en tant que garant des équilibres politiques, semble également se positionner comme un contrepoids face à un gouvernement en difficulté.

Les élections du 12 janvier 2025 ont été le théâtre d’une victoire retentissante pour Zoran Milanovic, avec un score inédit depuis l’indépendance de la Croatie en 1991. En battant son adversaire, Dragan Primorac, avec près de 74 % des voix, Milanovic a infligé un sévère revers au HDZ, dirigé par le Premier ministre Andrej Plenkovic. Le taux de participation, évalué à 44 %, a montré un intérêt pourtant tempéré pour ce scrutin, sur fond d’un contexte socio-économique délicat. Milanovic, qui avait frôlé la victoire au premier tour avec près de 49 % des voix, considère cette réélection comme une reconnaissance de son engagement et un message clair adressé à ceux qui gouvernent.

Un président sous le signe du populisme

Zoran Milanovic, souvent perçu comme un socialiste aux accents populistes, a su séduire un large éventail d’électeurs en jouant sur des thématiques diverses et en critiquant le gouvernement en place. Bien que ses pouvoirs présidentiels soient limités, il est perçu comme le véritable garant de la stabilité politique dans le pays. Dans son discours d’acceptation, Milanovic a souligné l’importance de son rôle face à la crise de confiance envers les dirigeants politiques, accentuant son image d’opposant au système établi, notamment à Bruxelles qu’il qualifie d’“autocratique”.

Crises économiques et sociales en toile de fond

La réélection de Milanovic intervient dans un contexte de crise, où la Croatie subit un taux d’inflation alarmant, le plus élevé de la zone euro, accompagnée d’une corruption répandue et d’une pénurie de main-d’œuvre. Ces problèmes ont suscité de vives inquiétudes au sein de la population, notamment parmi les jeunes, qui se sentent délaissés par les débats politiques. La question du logement et le niveau de vie des étudiants sont des préoccupations majeures qui ont été absentes de la campagne électorale, créant une distanciation entre les politiques traditionnelles et les attentes des citoyens.

Des rivaux politiques en difficulté

Face à Milanovic, Dragan Primorac n’a pas réussi à convaincre, malgré sa tentative de capitaliser sur le patriotisme et les valeurs familiales, qui sont des points sensibles pour une partie de la population. Son parcours, marqué par une longue absence de la scène politique, a semble-t-il joué en sa défaveur. “Mon programme visait à montrer que la Croatie mérite mieux”, a-t-il affirmé lors de l’annonce de sa défaite. Cette élection, synonyme de victoire pour Milanovic, est ainsi perçue comme un désaveu pour le HDZ, déjà fragilisé par un récent scandale de corruption.

Une politique aux multiples facettes

Zoran Milanovic est aujourd’hui vu comme un omnivore politique, capable de s’adresser aux électeurs de diverses tendances. Ses critiques vis-à-vis des politiques de défense occidentales, notamment en ce qui concerne l’Ukraine, lui ont valu le soutien de segments de la population désillusionnés par le mainstream politique. Il se positionne comme un défenseur d’une démocratie qui ne se résume pas à l’opposition binaire des idées, mais qui défend une pluralité de pensées. Sa façon unique de manœuvrer les enjeux politiques lui a permis d’asseoir sa popularité et de conserver une certaine indépendance face au gouvernement actuel.

La victoire de Zoran Milanovic ne se limite pas à une simple réélection ; elle traduit un désir profond des Croates pour un changement dans la direction politique. Alors que de nombreux défis persistent, allant de l’économie à des questions sociales pressantes, la pression est désormais sur les épaules de Milanovic pour répondre aux attentes de ses concitoyens tout en naviguant dans un paysage politique complexe.

Mots-clés: Zoran Milanovic, élection présidentielle, Croatie, HDZ, gouvernement, inflation, politique, Dragan Primorac, crise économique, démocratie.

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