Des poissons tilapias noirs ont été capturés dans un canal de Bangkok, le 15 juillet 2024.
La Thaïlande a révélé, mardi 3 septembre, avoir attrapé en sept mois plus de 1 300 tonnes de tilapias noirs, une espèce de poissons de plus en plus envahissante que le pays s’efforce d’éliminer. Apparu dans le royaume en 2010, ce poisson d’eau douce originaire d’Afrique de l’Ouest, dont la présence est désormais confirmée dans dix-neuf des soixante-seize provinces du pays, détruit les écosystèmes avec des conséquences importantes sur l’industrie piscicole.
De février à août, 1 332 tonnes de tilapias noirs ont été pêchées, aussi bien dans des lacs naturels que dans des étangs d’élevage, d’après la commission parlementaire chargée de lutter contre la propagation de ce poisson. « Nous avons constaté que la propagation du tilapia s’est aggravée : ils en ont repéré dans de petits canaux, ce qui n’était pas le cas auparavant », a indiqué le vice-président, le député Nattacha Boonchaiinsawat.
Le gouvernement thaïlandais a fait de l’élimination de l’espèce une priorité nationale en juillet et a encouragé la population à pêcher ce poisson, offrant 5 bahts (0,42 dollar) par kilo. Il a aussi promu sa consommation. Les autorités ont également introduit des espèces prédatrices pour tenter de le contrer et travaillent sur un individu génétiquement modifié pour produire une descendance stérile.
Ce poisson, également présent en Floride (États-Unis) ou aux Philippines, se reproduit rapidement et détruit les écosystèmes en dévorant de petits poissons, des crevettes et des larves d’escargots. L’impact de la propagation du tilapia, qui s’est intensifiée à partir de 2018, est évalué à au moins 10 milliards de bahts (293 millions de dollars), d’après M. Nattacha. Une enquête parlementaire est en cours pour déterminer comment cette espèce est arrivée en Thaïlande.