dimanche 8 septembre 2024
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Un criminel de guerre syrien arrêté en plein vol pour fraude !

Des individus syriens des lors de leur libération de la prison d’Adra, dans la périphérie nord-est de Damas, le 15 janvier 2013. BASSEM TELLAWI / AP

Samir Othman Al-Sheikh, droit comme un « i », au garde à vous et vêtu de noir, se tenait face au président syrien, Bachar Al-Assad en 2011, dans une salle de réception du palais présidentiel de Damas. L’homme atteint alors le sommet de sa carrière, venant d’être nommé gouverneur de la province de Deir ez-Zor, située le long de l’Euphrate. Avec l’escalade de la guerre civile en Syrie, M. Al-Sheikh se voit confier la tâche délicate de rétablir l’ordre dans cette région de l’est du pays, un défi qu’il aborde avec ardeur.

Cependant, une photo prise onze ans plus tard, en 2022, va sceller son destin. Établi en Californie, où il a obtenu un visa d’immigrant, Samir Othman Al-Sheikh est reconnu par une compatriote originaire d’Idlib via les réseaux sociaux. Alerté par cette personne, le militant des droits humains Omar Alshogre, ancien détenu des prisons syriennes devenu un visage important de l’opposition anti-Assad, se lance à la recherche de M. Al-Sheikh. Une fois localisé, les autorités américaines sont informées de sa situation.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, des agents du département américain de la Sécurité intérieure ont appréhendé M. Al-Sheikh, 72 ans, à l’aéroport international de Los Angeles alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Beyrouth, la capitale libanaise. Un mandat d’arrêt avait été émis contre lui la veille, à la demande des services de sécurité. Il s’agit de la plus haute autorité du régime syrien à être arrêtée à l’étranger depuis 2011. Les charges retenues contre lui incluent le mensonge lors de sa demande de visa et de naturalisation américaine.

Maria Cure, membre de l’ONG américaine Syrian Emergency Task Force, explique que M. Al-Sheikh a été arrêté pour tentative de fraude à la naturalisation, notamment pour avoir menti sur ses documents officiels concernant sa demande de visa. De plus, il a également fourni de fausses informations en mentant sous serment sur sa non-participation à des actes de violence, ce qui peut lui valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Avant sa nomination au gouvernorat de Deir ez-Zor, M. Al-Sheikh a dirigé la prison d’Adra entre 2005 et 2008, où de nombreux dissidents politiques ont été détenus. Plusieurs anciens détenus ont porté plainte contre lui pour actes de torture et meurtres, affirmant qu’il approuvait les exécutions et superviseur les pendaisons dans la cour de la prison connue sous le nom de « place des exécutions ».