Le général Petr Pavel, ancien chef du comité militaire de l’OTAN et partisan de l’aide militaire à l’Ukraine, a été élu, samedi 28 janvier, à la présidence de la République tchèque. Il a remporté le second tour de l’élection avec 58,25 % des voix contre 41,75 % pour l’ancien premier ministre et milliardaire Andrej Babis. Le taux de participation dans ce pays membre de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de 10,5 millions de personnes a été de 70,3 %.
Une campagne acrimonieuse s’est déroulée entre les deux tours, avec une vague de désinformation ayant largement pris pour cible M. Pavel, et des menaces de mort ayant visé M. Babis et sa famille. Le président sortant, Milos Zeman, avait entretenu des liens ambigus avec Moscou avant de faire volte-face au moment de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Andrej Babis, 68 ans, dont la richesse et les soucis judiciaires en ont fait un personnage clivant, avait qualifié le vote de « référendum sur Babis ». Il a cherché à séduire les électeurs inquiets des retombées de l’invasion russe en Ukraine, en laissant entendre que son adversaire pourrait entraîner le pays dans cette guerre. Le député populiste a aussi déclaré qu’il n’enverrait pas de troupes tchèques en aide à la Pologne ou aux pays baltes dans le cadre de la défense collective de l’OTAN – des propos qui ont suscité des interrogations à l’étranger, et sur lesquels il est aussitôt revenu.
Lors de son discours à son QG de campagne, à Prague, après la fermeture des bureaux de vote, M. Pavel a déclaré : « Je voudrais remercier ceux qui ont voté pour moi et aussi ceux qui ne l’ont pas fait mais qui sont venus aux urnes, car ils ont clairement indiqué qu’ils honoraient la démocratie et se souciaient du pays. Je vois que des valeurs telles que la vérité, la dignité, le respect et l’humilité ont gagné dans cette élection. »
Le rôle du président tchèque est essentiellement honorifique, mais il compose le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale, les juges constitutionnels, et assure le commandement suprême des forces armées. À 61 ans, M. Pavel sera le quatrième président de la République tchèque depuis son indépendance en 1993.
Le nouveau chef de l’État est un ardent défenseur de l’appartenance de son pays à l’UE et à l’OTAN. Il a promis d’être un président indépendant, non influencé par la politique des partis, de continuer à soutenir l’aide à l’Ukraine déchirée par la guerre et d’appuyer la candidature de Kiev pour devenir membre de l’UE. Il a également soutenu les mariages homosexuels et les adoptions d’enfants par des couples homosexuels.
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