Après que les députés aient refusé de donner leur feu vert à des élections anticipées, le centre de Lima a été le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, samedi 28 janvier. Cet événement fait suite à une crise politique qui dure depuis cinquante-deux jours et qui a fait déjà quarante-huit morts.
La marche de Lima a débuté comme une fête populaire avant de virer à l’affrontement près du Parlement. Un groupe de manifestants encagoulés et la police antiémeute se sont affrontés, causant un décès, annoncé par le Bureau du médiateur sur son compte Twitter, et deux blessés, dont un policier.
Les manifestants ont scandé « Nous voulons la dignité, Dina [Boluarte, présidente par intérim] démissionne maintenant ». Mme Boluarte est à la tête du Pérou depuis la destitution, le 7 décembre par le Parlement, du président élu Pedro Castillo.
Les décès sont survenus principalement à Puno et d’autres régions andines du sud du pays, où vivent des populations défavorisées, soutenant M. Castillo et voyant son élection comme une revanche contre le mépris de Lima à leur égard.
Les manifestants demandent que les élections présidentielle et législatives soient avancées à 2023. Un projet de loi déposé vendredi prévoyait d’organiser des élections anticipées en décembre 2023, mais le Parlement a avancé le scrutin à avril 2024.
La présidente par intérim a appelé à de telles élections anticipées afin de sortir le pays « du bourbier ». Elle a déploré que le Parlement n’ait pas été « en mesure de convenir d’une date pour les élections générales, lors desquelles les Péruviens pourront élire librement et démocratiquement les nouvelles autorités ».
Depuis l’aéroport de Lima, Mme Boluarte a assuré ne pas vouloir « s’accrocher au pouvoir ». Elle a demandé aux députés de « mettre de côté les intérêts partisans et de faire primer les intérêts du Pérou ».
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