lundi 25 novembre 2024
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Le colauréat du Nobel de la paix, Ales Bialiatski condamné à 10 ans de prison en Biélorussie.

Ales Bialiatski, figure majeure du mouvement démocratique en Biélorussie et colauréat du prix Nobel de la paix 2022, a été condamné à dix ans de prison, ainsi que deux de ses coaccusés à neuf et sept ans de prison, respectivement. L’accusation portait sur l’entrée de grandes quantités d’argent liquide en Biélorussie et le financement d’actions collectives portant « grandement atteinte à l’ordre public », accusations clamées non coupables par les trois hommes. Un autre accusé, ayant fui en Pologne, a reçu une peine de huit ans de prison par contumace. Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans une série de procès visant militants, journalistes et opposants depuis le mouvement de contestation de l’été 2020, matée sévèrement par le régime au pouvoir, accusé de fraudes massives lors de la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko. Le pays comptait ainsi 1 461 prisonniers politiques au 1er mars, selon l’ONG Viasna.

Ales Bialiatski avait déjà passé près de trois ans en prison entre 2011 et 2014, dénoncés comme politique. À l’automne 2022, il avait obtenu le prix Nobel de la paix avec deux autres organisations de défense des droits humains. Fondatrice et animatrice de l’ONG Viasna, qui avait joué un rôle-clé dans la documentation des répressions et des arrestations lors des manifestations de 2020, le militant âgé de 60 ans avait sacrifié une grande partie de sa vie à la défense des droits de l’homme dans un régime autoritaire. Son condamnation est une nouvelle démonstration des atteintes aux libertés fondamentales de la Biélorussie, en proie à la répression des mouvements d’opposition.

D’autres procès similaires visent également des militants démocrates en Biélorussie. Parmi eux, de célèbres opposants en exil, dont Svetlana Tsikhanovskaïa qui a dénoncé une « injustice honteuse » dans l’affaire Bialiatski, plusieurs collaborateurs de la figure de l’opposition, ainsi que des journalistes de Tut.by, principal média indépendant du pays.

Le procès des trois fondateurs du média d’opposition Nexta, ayant également joué un rôle important dans la contestation de 2020, s’est ouvert mi-février. Deux d’entre eux jugés par contumace, le troisième, Roman Protassevitch, a été ramené de force en Biélorussie en mai 2021. Si ce dernier a accepté de collaborer avec les autorités, sa compagne, Sofia Sapega, arrêtée avec lui, a été condamnée à six ans de prison. La communauté internationale a réagi à ces atteintes aux libertés de la Biélorussie, adoptant plusieurs trains de sanctions. Cependant, le régime continue de bénéficier du soutien indéfectible de Moscou, ayant accepté de servir de base arrière aux troupes russes pour attaquer l’Ukraine en février 2022.

Mots-Clés: Biélorussie, Ales Bialiatski, droits humains, répression.

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