Plus d’une centaine de jeunes filles ont été intoxiquées par des gaz mercredi 1er mars dans des écoles d’Iran, selon des médias locaux. Les élèves de sept écoles de filles de la ville d’Ardabil, dans le nord-ouest du pays, ont été indisposées par des émanations de gaz et 108 personnes ont été transportées à l’hôpital. L’état général des élèves, qui ont souffert de difficultés respiratoires et de nausées, évolue favorablement. Des cas similaires ont été signalés dans au moins trois établissements de Téhéran.
Selon les estimations données mercredi par la porte-parole de la commission parlementaire de la santé, Zahra Sheikhi, près de huit cents élèves ont été affectées depuis les premiers cas d’empoisonnement par voies respiratoires fin novembre dans la ville sainte de Qom, dont quatre cents autres à Boroujerd (Ouest). D’après les résultats d’examens toxicologiques fournis par le ministère de la santé et cités par un député, la substance toxique utilisée à Qom était composée notamment de gaz N2, à base d’azote, utilisé dans l’industrie ou comme engrais agricoles.
Cette affaire suscite une émotion grandissante dans le pays, et a poussé le président iranien, Ebrahim Raïssi, à charger le ministre de l’intérieur, Ahmad Vahidi, de « suivre l’affaire au plus vite » et d’« informer » le public sur l’enquête afin de « balayer les inquiétudes des familles ». Dans l’après-midi, M. Vahidi a annoncé que les autorités enquêtaient toujours sur les « responsables éventuels » des intoxications mais qu’aucune arrestation n’avait encore eu lieu.
Cette vague d’intoxications a provoqué une profonde colère dans le pays, où des voix ont dénoncé le silence des autorités face au nombre croissant d’écoles touchées. Les droits des femmes à l’éducation étant un large consensus dans le pays, où les filles représentent même une majorité des étudiants dans les universités, ces actes ont été vivement condamnés.
Cette affaire soulève de nombreuses questions quant à l’origine de la substance toxique et à la raison pour laquelle elle a été utilisée. Les autorités devront mener une enquête rigoureuse afin de trouver des réponses satisfaisantes et de rassurer la population.
Mots-Clés: Ebrahim Raïssi, Ahmad Vahidi, Qom, Boroujerd, N2, Azote, Iran, Ardabil, Téhéran.