Des personnes contestant les quotas affrontent les forces de l’ordre, à Dacca, le 18 juillet 2024. – / AFP
Suite à une série de troubles violents opposant les forces de l’ordre aux étudiants à travers le pays, les autorités du Bangladesh ont décrété, le vendredi 19 juillet, l’interdiction de toute nouvelle manifestation à Dacca, la capitale. Elles ont également annoncé l’arrestation d’un des principaux leaders de l’opposition.
Au cours de la semaine, les manifestations ont dégénéré en affrontements violents, faisant trente-neuf morts, dont trente-deux le jeudi. Les rues animées de Dacca portaient encore les traces des violences : bâtiments gouvernementaux incendiés, véhicules brûlés, routes jonchées de briques. Internet restait coupé, plongeant la ville dans un silence lourd de tension.
Dans la matinée, de nouveaux affrontements ont éclaté dans la capitale. Les tensions se sont concentrées dans le quartier commerçant huppé de Banani, où des étudiants ont bloqué les routes. Des témoins ont rapporté que la police avait fait usage de grenades lacrymogènes à plusieurs endroits de la ville.
Pour garantir la sécurité publique, la police a proclamé l’interdiction de tout rassemblement, procession ou réunion publique à Dacca. Habibur Rahman, chef de la police de la ville, a souligné la nécessité de maintenir l’ordre. Parallèlement, la police a arrêté Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, un haut responsable de l’opposition, pour son implication présumée dans les troubles.
Les manifestations, ayant débuté en juillet pour revendiquer la fin des quotas de recrutement dans la fonction publique, se sont transformées en un mouvement de protestation d’envergure nationale. Les étudiants réclament un recrutement basé sur le mérite, dénonçant un favoritisme présumé envers les proches du gouvernement actuel.
La répression policière, les affrontements meurtriers et la répression de la dissidence politique ont exacerbé les tensions. Les jeunes manifestants appellent à des réformes démocratiques et à une justice équitable pour les victimes des violences. Les violences continuent de secouer le pays, alors que la population exprime son mécontentement face à un système perçu comme corruptible.