Une femme exerce son droit de vote aux élections législatives en Mongolie, à Oulan-Bator, le 28 juin 2024.
Pendant dix-sept jours, les candidats ont parcouru la capitale et les steppes mongols pour rencontrer les électeurs lors de la campagne électorale. Les affiches avec leurs portraits ont envahi les rues, tandis que les médias ont ouvert des débats. En ce vendredi 28 juin, les citoyens sont allés aux urnes. La Mongolie a ainsi renouvelé son Parlement dans le respect des normes démocratiques, malgré quelques problèmes.
Dans un pays aussi vaste que trois fois la France mais peu peuplé, les électeurs ont donné une courte majorité au Parti du peuple mongol, au pouvoir depuis huit ans. Malgré un léger recul, ce résultat devrait permettre au premier ministre actuel, formé à Harvard, de rester en poste. Le Parlement a été réformé avec l’introduction de la proportionnelle, et le MPP a remporté entre 68 et 70 sièges sur 126.
La progression du Parti démocrate, principal parti d’opposition, témoigne du désenchantement de la population face à la corruption croissante et aux inégalités malgré la croissance économique soutenue notamment par l’industrie minière. Cette économie en pleine expansion profite davantage à une élite bien connectée, laissant de nombreux citoyens exclus des avantages. En décembre 2022, des manifestations ont éclaté pour dénoncer le détournement massif de charbon vers la Chine sans transparence comptable, révélant les défis auxquels la Mongolie est confrontée.
Le fondateur de Mongolia Weekly, Amar Adiya, souligne que « Les gens ont le sentiment que la richesse nationale, en particulier le charbon, ne bénéficie pas directement à tous, qu’elle passe entre les mains d’une classe qui s’est déjà enrichie ».
La Mongolie, tiraillée entre la Chine et la Russie, continue de lutter pour équilibrer sa croissance économique avec les intérêts de sa population.