Le 11 décembre 2024, à Téhéran, l’ayatollah Ali Khamenei s’est exprimé devant des milliers de partisans dans un discours sans précédent, marquant une prise de conscience des conséquences de la chute de son allié syrien, Bachar Al-Assad. Lors de cette allocution, qui n’a pas été diffusée en direct, le Guide suprême a reconnu que l’« axe de la résistance », une coalition mise en place par l’Iran pour contrer Israël et les États-Unis, traverse une crise sans précédent.
Au sein du contexte géopolitique actuel, le discours de Khamenei semble traduire une adaptation de l’Iran face à des bouleversements régionaux. Rappelons que cet « axe de la résistance » a été conçu comme un rempart contre des ennemis perçus, unissant plusieurs groupes armés au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et à Gaza. Cet ensemble s’avère désormais plus vulnérable que jamais, ce que Khamenei souligne en déclarant : Ce qu’il s’est passé en Syrie est une leçon pour nous.
Les Leçons du Passé : Une Réflexion sur la Vigilance
Dans son discours, Khamenei a insisté sur l’importance d’une vigilance constante face aux menaces extérieures. Il a averti : “L’une des leçons est d’éviter tout manque de vigilance face à un ennemi qui agit rapidement”. Sa référence aux États-Unis et à « régime sioniste » pour désigner Israël montre son intention de maintenir une vigilance accrue. Alors qu’il s’adresse à ses partisans, il omet délibérément de mentionner Assad par son nom, soulignant une certaine distance par rapport à celui qui a longtemps été vu comme un allié clé.
Un Revers Stratégique Majeur
Pour Arman Mahmoudian, chercheur au Global and National Security Institute, les mots du Guide suprême révèlent une reconnaissance de la gravité de la situation actuelle. Cette reconnaissance d’un revers stratégique majeur
, affirme-t-il, souligne le dilemme auquel l’Iran fait face maintenant qu’Assad a chuté. Khamenei se retrouve dans l’obligation d’expliquer aux partisans et au peuple iranien l’ampleur des pertes financières et humaines engendrées par le soutien militaire à la Syrie.
Ce soutien a coûté à l’Iran entre 30 et 50 milliards de dollars, ainsi que la vie de près de 4 000 militaires iraniens. Cette réalité soulève des questions essentielles sur les priorités stratégiques de Téhéran et sur la manière dont le pays peut réévaluer son rôle dans la région.
Perspectives d’Avenir : Les Défis à Venir
Les implications de la chute de Bachar Al-Assad sont multiples pour l’Iran. Le soutien militaire et financier, après un investissement aussi colossal, force les dirigeants à envisager des alternatives et à se préparer à un avenir où les alliances pourraient être redéfinies. En effet, l’absence de réponses claires concernant ce revers stratégique pourrait engendrer un désenchantement parmi ses partisans. Les nouvelles dynamiques régionales nécessiteront non seulement une adaptation, mais également une stratégie renouvelée afin de maintenir le leadership de l’Iran sur son « axe de la résistance ».
Un Réflexion Nécessaire à Téhéran
L’avenir pourrait voir l’Iran se tourner vers d’autres alliances ou une approche plus diplomatique en réponse à ces vicissitudes. Les paroles de Khamenei soulèvent donc d’importants questionnements sur la direction future de l’Iran, un pays dont la stabilité est aujourd’hui mise à mal par des événements au-delà de ses frontières. En conclusion, la situation en Syrie représente non seulement un échec sur le plan militaire, mais aussi un défi crucial pour la République islamique, qui devra naviguer dans des eaux troubles afin de préserver son influence régionale.
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