lundi 16 septembre 2024
AccueilInternationalAfriqueExpulsion arbitraire de deux journaux français au Burkina Faso : la liberté...

Expulsion arbitraire de deux journaux français au Burkina Faso : la liberté de presse menacée

Sophie Douce et Agnès Faivre, correspondantes respectivement pour Le Monde Afrique et Libération, ont été expulsées du Burkina Faso le samedi 1er avril 2022 par les autorités burkinabées, sans qu’aucun document officiel ne soit remis et sans justification. Les journalistes ont été convoquées la veille à la direction de la sûreté de l’Etat burkinabè, où elles ont été interrogées sur leurs déplacements, leur travail au Burkina Faso et sur un article publié par Libération le 27 mars 2022, révélant des exactions de l’armée. La publication de l’enquête semble avoir décidé les autorités burkinabè à expulser les deux correspondantes, qui étaient toutes les deux en possession de visas et d’accréditations en règle.

Cette expulsion arbitraire est une nouvelle illustration de la restriction de la liberté de la presse au Burkina Faso depuis le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022. Le gouvernement fait peser une pression de plus en plus forte sur les médias et les voix critiques vis-à-vis des actions de l’armée. Les messages de haine et les appels à la violence contre les journalistes se multiplient. Le pays fait face aux attaques incessantes des groupes armés djihadistes, faisant plus de dix mille morts en sept ans. Le rétablissement de la sécurité est la principale mission d’Ibrahim Traoré.

Sophie Douce exerçait son métier de journaliste au Burkina Faso depuis 2018 avec passion, rigueur, impartialité et indépendance. Elle a couvert la situation dans le pays pour Le Monde, Ouest-France, L’Express et pour la radio Medi1. Son travail sur les populations déplacées à cause des violences djihadistes lui a valu d’être récompensée par le prix Varenne en 2022. Le Monde Afrique condamne fermement cette décision arbitraire et demande aux autorités burkinabées de revenir au plus vite sur ces décisions en rétablissant les conditions d’une information indépendante dans le pays.

Mots-clés: Burkina Faso, liberté de la presse, expulsion, journalistes

articles similaires
POPULAIRE