Le spectaculaire incendie à Conakry
Après la confusion et le choc, les autorités guinéennes tentent d’établir le bilan des victimes de l’incendie spectaculaire survenu dans la nuit de dimanche 17 à lundi 18 décembre.
Les deux principaux hôpitaux de Conakry, le CHU Ignace Deen et l’hôpital Donka, sont débordés par des patients souffrant de « cas de brûlures, des coupures, des blessures, intoxications », indique le docteur Mamadouba Sylla, chirurgien à l’hôpital de Donka.
« Les habitants du centre de Conakry ont eu très peur, les blessés sont arrivés par dizaines à la morgue de l’hôpital Ignace Deen », raconte Alpha Ibrahima Baldé, journaliste de la radio FIM FM, qui a passé une partie de la journée de lundi devant l’hôpital de la capitale.
Au moins treize personnes ont été tuées et une centaine grièvement blessée, d’après le dernier décompte du ministre de la santé, lundi soir, dans l’incendie qui a touché le principal dépôt de carburant du pays, situé sur la presqu’île de Kaloum.
Des conséquences désastreuses
« Les jours qui vont suivre vont être très compliqués pour le transport et la vie quotidienne. C’est le seul dépôt d’hydrocarbures du pays », s’inquiète Elhadj Gassim Sylla, le maire de Kaloum.
Pour les habitants évacués sur l’esplanade du Palais du peuple et de la grande mosquée Fayçal de Conakry, des chaînes de solidarité ont vu le jour, relayées via WhatsApp et autres moyens.
Une cellule de crise a été mise en place par l’exécutif et un « plan d’urgence sanitaire dans le grand Conakry » a été activé pour la prise en charge des blessés, a indiqué le porte-parole du gouvernement. L’Union européenne et les Etats-Unis ont exprimé leur solidarité.
Enquêtes et critiques
Déjà, les critiques commencent à se faire entendre, alors que la dangerosité de ce dépôt, en plein cœur de la capitale, était connue. D’après le maire de Kaloum, le gouvernement de transition aurait envisagé de poursuivre le projet de délocalisation du dépôt d’hydrocarbures, initié en janvier 2021 sous la présidence d’Alpha Condé, vers des réservoirs de grandes capacités à Moribaya, à environ 80 kilomètres de Conakry. Ce site présente l’avantage d’être à proximité d’un port sec et dans une zone moins dense que la capitale.
Le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis septembre 2021, a indiqué sur sa page Facebook : « Je tiens à présenter mes condoléances attristées aux familles des victimes ainsi qu’au peuple de Guinée, je souhaite prompt rétablissement aux blessés qui sont immédiatement et entièrement pris en charge par l’Etat », après l’incendie.
Une solidarité en marche
Les autorités guinéennes ont lancé un appel à la solidarité à l’intention de ses compatriotes en cette période difficile. Il est important de noter que des chaînes de solidarité ont vu le jour, relayées via WhatsApp. Ces chaînes ont permis d’organiser une campagne de dons de sang sur l’esplanade de la mosquée.
Conclusion
L’incendie spectaculaire a suscité un élan de solidarité sans précédent du peuple guinéen en cette période de deuil, alors que les critiques fusent concernant la responsabilité du gouvernement dans cette tragédie.
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