Un incident tragique s’est récemment produit au Liban, mettant en lumière des pratiques douteuses de plusieurs entreprises, dont la société de conseil hongroise BAC Consulting. Soupçonnée d’avoir aidé le Hezbollah à acquérir des appareils de communication piégés, l’entreprise soulève de nombreuses interrogations sur l’organisation et la logistique nécessaires à une telle opération. Alors que l’explosion de ces bipeurs a fait au moins trente-neuf victimes, la provenance et le mode de fabrication de ces dispositifs restent enveloppés de mystère.
La situation au Liban, suite à l’explosion de milliers de bipeurs et de talkies-walkies, attire l’attention du monde entier. Le 17 septembre 2024, quelques minutes après cet événement tragique, des images des débris des appareils ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Selon des sources israéliennes rapportées par le New York Times, BAC Consulting aurait joué un rôle clé dans cette opération. Toutefois, l’implication israélienne, même si non officiellement confirmée, semble presque évidente.
L’implication de BAC Consulting
L’enquête suscite un vif intérêt autour de BAC Consulting, fondée en 2022 et basée à Budapest. Cette entreprise, accusée d’avoir fourni des bipeurs piégés au Hezbollah, semble avoir recours à des méthodes artisanales pour dissimuler ses activités. Le responsable de l’entreprise taïwanaise Gold Apollo, dont le logo a été retrouvé sur les appareils explosés, a rapidement pris ses distances avec BAC Consulting. Il a expliqué avoir vendu des droits d’utilisation de son logo, tout en précisant que la production et la vente des appareils incombait à la société hongroise.
Cette déclaration met en lumière des zones d’ombre concernant la traçabilité des dispositifs. La situation est d’autant plus compliquée qu’après l’explosion, il a été rapporté que ces bipeurs n’avaient pas été fabriqués à Taïwan. Le ministre taïwanais de l’économie a témoin de cette affirmation, affirmant en revanche que la fabrication des appareils piégés pourrait également ne pas avoir eu lieu en Hongrie.
Les ambiguïtés autour du lieu de fabrication
La découverte du siège de BAC Consulting ne fait qu’ajouter à cette énigme. Les journalistes qui se sont rendus sur place ont trouvé un modeste bâtiment, sans bureau apparent, juste une boîte aux lettres. Cela soulève des questions sur la légitimité de leurs opérations et les possibles façades utilisées pour masquer leurs activités.
Le parcours énigmatique de la dirigeante
Cristiana Barsony-Arcidiacono, la fondatrice et présidente de BAC Consulting, présente un parcours intrigant. Polyglotte et docteure en physique des particules, son expérience inclut des collaborations avec des organismes prestigieux tels que l’Unesco et le CNRS. Cependant, ce parcours impressionnant suscite également des doutes sur les véritables intentions de son entreprise. Quel rôle exact a-t-elle joué dans l’acheminement de ces appareils vers le Hezbollah? Leurs méthodes d’opération restent opaques et inquiétantes.
Il est essentiel de poursuivre l’enquête pour comprendre les implications de cette affaire. Chaque nouvelle information pourrait révéler davantage sur la complexité des réseaux illégaux qui s’érigent autour des conflits modernes. La tragédie libanaise éclaire des enjeux géopolitiques et sécuritaires pressants, où des entreprises peuvent se retrouver au cœur de jeux de pouvoir dangereux.
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