Discrimination à Twitter : sept anciens salariés portent plainte
Sept anciens salariés de Twitter, récemment renommé « X », ont décidé de porter plainte contre leur ex-employeur pour discrimination illégale après avoir été licenciés à la fin de 2022. Ces plaignants, principalement des femmes, estiment que leurs licenciements sont directement liés à leur sexe, leur âge, leur origine ethnique ou au fait qu’elles revenaient d’un congé maternité.
Au-delà de leur cas personnel, ces sept salariés affirment que les licenciements massifs opérés par Elon Musk, peu après avoir acquis Twitter en octobre, ont particulièrement touché les femmes et les membres de minorités ethniques de manière structurelle et volontaire. Ils se basent notamment sur des chiffres détaillés des licenciements, montrant que le département d’ingénierie de l’entreprise comptait 863 femmes et 1 834 hommes avant l’arrivée d’Elon Musk, alors que 507 femmes et 826 hommes ont été licenciés fin 2022, représentant respectivement 59% et 45% des effectifs.
Les plaignants estiment que ces licenciements étaient arbitraires, puisque les personnes visées ont été choisies rapidement par un petit groupe de manageurs sous la supervision directe d’Elon Musk, dont certains venaient tout juste de rejoindre l’entreprise depuis Tesla et ne connaissaient donc que très peu le fonctionnement de Twitter.
La démonstration des plaignants s’appuie également sur les multiples déclarations publiques d’Elon Musk, principalement sur Twitter, comprenant des plaisanteries misogynes et un message déclarant que « être une maman est tout aussi important qu’avoir une carrière ». De nombreux observateurs ont également souligné que le milliardaire, connu pour ses opinions natalistes, est accusé d’avoir licencié plusieurs femmes à leur retour de congé maternité.
Par ailleurs, cette plainte n’est pas la seule visant le plan de licenciement mis en place par Elon Musk au sein du réseau social. En juillet, d’anciens salariés avaient déjà lancé une action collective pour réclamer les indemnités de départ annoncées, assurant n’avoir touché qu’un tiers de la somme promise. Deux autres femmes ont également contesté leur licenciement pour discrimination.
En Californie, où est situé le siège de Twitter et où a été déposée la dernière plainte, la législation contre les discriminations à l’emploi est stricte et peut entraîner des amendes importantes.
Hasard du calendrier ou opération de communication ? Juste après la médiatisation de cette plainte pour discrimination, la directrice générale de « X » (anciennement Twitter), Linda Yaccarino, a donné sa première « grande interview » sur CNBC depuis sa prise de fonction en juin. Chargée notamment de reconquérir les annonceurs qui ont délaissé le réseau social, elle a affirmé sans fournir de preuves convaincantes que « X » est désormais une plate-forme sûre et apaisée. Elle a également justifié le changement de nom de l’entreprise en expliquant qu’il était nécessaire de se défaire de l’héritage de Twitter.
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