À Omdourman, une tristesse omniprésente imprègne l’atmosphère suite à l’enterrement de Mohammed Adam, un menuisier de 65 ans, tué chez lui par un obus de mortier. Le cimetière Ahmed-Sharfi, bondé de corps à la suite de dix-huit mois de conflit, ne peut plus accueillir de nouvelles inhumations. La guerre ravage d’innombrables vies et transforme des lieux de vie en nécropoles, reflétant l’ampleur et la brutalité du conflit qui déchire le Soudan.
Ce n’est pas simplement un tragique événement isolé ; c’est un reflet tragique d’un héritage de violence et de souffrance. Dans ce pays où la guerre fait rage depuis avril 2023 entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), chaque jour apporte son lot de douleur aux familles qui perdent leurs proches sous le feu de l’artillerie. En effet, le mois d’octobre 2024 marque un des mois les plus létaux pour les civils, exacerbant les cicatrices déjà profondes sur la population soudanaise.
Les Funérailles de Mohammed Adam : Un Témoin de la Tragédie
Le corps de Mohammed Adam a été transporté pour ses funérailles dans des conditions tragiques. À 15h30, alors qu’il se reposait dans sa maison, un obus de mortier a frappé, le tuant sur le coup. Sa fille, Imane, a assisté à la scène, cherchant à comprendre l’horreur qui venait de s’abattre sur sa famille. La détresse était palpable alors qu’ils rassemblaient ce qui restait de lui, témoignant de l’impact dévastateur que ce conflit a sur les civils innocents.
Les funérailles se sont déroulées en dehors des murs du cimetière, rempli à ras bord à cause de l’ampleur du conflit. Les fossoyeurs, pris par l’urgence de creuser encore une place au milieu des tombes, travaillent avec une célérité tragique alors que le cortège funèbre s’approche. Abdeen Dirma, le superviseur des rites funéraires, a simplement prononcé des paroles de prière, soulignant que chaque jour apporte son lot de nouveaux décès à cause de l’artillerie, comme pour témoigner d’une réalité insupportable.
Le Conflit Soudanais: Un Contexte de Violence Durable
Le conflit actuel entre les FAS et les FSR a commencé en avril 2023, mais la violence a pris des proportions alarmantes en ce mois d’octobre 2024. Les bombardements aveugles, qui ciblent non seulement des positions militaires, mais aussi des zones populaires, sont une tragédie quotidienne pour les civils. Le caractère aléatoire de ces frappes fait qu’aucun quartier n’est vraiment à l’abri. Ces jours-ci, on enterre de plus en plus de morts à cause de l’artillerie
, affirme Abdeen Dirma, testifiant ainsi aux réalités sombres qui hantent cette région.
En quatre semaines seulement, plus de 700 civils ont perdu la vie, selon des rapports vérifiés. Bien que les Nations Unies chiffrent le bilan humain à près de 20 000 morts depuis le début de cette guerre, ces chiffres peuvent souvent être inférieurs à la réalité, car les statistiques fiables font défaut dans un pays en proie à un chaos persistant. De plus, les effets de la guerre ne se limitent pas aux bombardements : la famine et les épidémies exacerbent une situation humanitaire déjà catastrophique.
Une Humanité en Danger
Le conflit soudanais, de par sa nature prolongée et indiscriminée, met en lumière l’humanité souffrante de toute une population. Les écoles, les terrains de jeux et même les domiciles se transforment en cibles. Chaque jour, des familles pleurent leurs proches, laissant derrière elles un paysage désolant. Les atrocités vécues par ces citoyens soulignent un besoin urgent de paix et de réconciliation dans cette région tourmentée.
L’Appel à l’Humanité
Alors que le mois d’octobre 2024 se révèle particulièrement meurtrier, un appel à l’action se fait ressentir. La communauté internationale est invitée à réagir face à cette crise humanitaire où chaque vie compte, chaque mort représente un deuil incommensurable. En fin de compte, la question demeure : jusqu’où ira cette tragédie, et quand la paix verra-t-elle enfin le jour dans cette région dévastée ?
Les perspectives d’avenir demeurent sombres, alors que les familles endeuillées continuent de faire face à une douleur insupportable. Les morts de Mohammed Adam ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres des conséquences tragiques de ce conflit. La nécessité de trouver des solutions à ce cycle de violence se fait plus pressante que jamais.
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