Le retour des habitants dans la ville de Majdel Selm, après un cessez-le-feu entre Israël et le Liban, souligne une résilience aiguë face à des destructions massives. Ces citoyens, majoritairement chiites, reviennent dans un environnement fortement marqué par les méfaits de la guerre, tout en naviguant dans une atmosphère où le Hezbollah continue d’exercer une influence prépondérante. Le 28 novembre 2024, les scènes de retrouvailles, malgré la destruction, témoignent d’une volonté de reconstruction et d’une profonde loyauté envers la résistance.
Comme un bastion du Hezbollah, Majdel Selm est non seulement le cœur d’une communauté, mais également le reflet des récents conflits qui secouent cette région. Avec environ 15 000 résidents, la localité, située à proximité de la ligne de démarcation, a été le théâtre de violents affrontements, surtout depuis les bombardements intensifiés d’Israël à l’automne 2024. Les rues autrefois animées sont désormais au cœur d’un paysage dévasté, où les habitants tentent de retrouver une semblance de normalité malgré un passé récent tragique.
Détruite mais résiliente : la réalité de Majdel Selm
La dévastation de Majdel Selm est frappante. Selon Mohammed Alaa Eddin, « Majdel Selm a été détruite à 90 % en l’espace de deux mois ». Cette phrase résume la profondeur des pertes subies par la ville, une destruction qu’il qualifie de « pure vengeance » en raison de l’engagement historique de la communauté envers la résistance. Ce sentiment d’injustice et de martyrise partagé par de nombreux habitants souligne les liens indissolubles entre leur identité et leur parcours de résistance.
Les combats de cette année ont déjà entraîné la mort de 65 combattants locaux et de 14 civils, des pertes qui pèsent lourdement sur les esprits. Toutefois, malgré ces défis, le sentiment de victoire demeure palpable. Alaa Eddin et d’autres soutiennent que, face aux forces israéliennes, « les Israéliens n’ont pas réussi à mettre un pied en ville », celle-ci ayant fait preuve d’une résistance farouche malgré l’imposant assaut israélien.
Un Hezbollah en mutation
Le Hezbollah, tout en se présentant comme un champion de la résistance, voit actuellement son image entachée par les réelles pertes humaines subies. Les estimations de l’armée israélienne, qui évoquent entre 2 500 et 3 500 combattants tués ainsi que 14 chefs du parti, remettent en question la prétendue invincibilité du groupe. Le mythe d’un Hezbollah renforcé par ses liens avec l’Iran semble avoir été mis à mal face à une offensive israélienne qui a su frapper au cœur de son organisation et de ses bases de soutien.
Les conséquences de ce conflit sont multiples. Si la loyauté envers le Hezbollah reste forte parmi les habitants, notamment dans des zones comme Majdel Selm, leur fidélité devient progressivement teintée d’un besoin de reconstruction qui va bien au-delà des simples aspirations militaires. La sphère socio-économique de la ville, à l’instar des bâtiments, a besoin de soins et d’attention.
Vers une reconstruction incertaine
À l’heure où les habitants retournent dans leurs logements, ils se heurtent non seulement à des infrastructures détruites mais aussi à une réalité où le soutien et la solidarité deviennent indispensables. La reconstruction de Majdel Selm doit s’accompagner d’un regain d’espoir et d’un engagement collectif pour redéfinir l’avenir de cette ville emblématique. Bien que la solidarité au sein de la communauté, illustrée par des scènes de réinsertion à travers des accolades chaleureuses, soit un point positif, des questions demeurent quant à la viabilité à long terme de cette résistance.
Le retour des résidents, bien qu’enrichi de ferventes proclamations de victoire, reflète une recherche désespérée de normalité. « On revient dans nos maisons sur nos terres », affirme un bijoutier local, confirmant l’urgence de rétablir un sentiment de communauté malgré les difficultés profondes que la guerre a engendrées.
Le chemin vers la réhabilitation est semé d’embûches, mais la détermination des habitants de Majdel Selm à reconstruire leur ville et à maintenir leur héritage est une source d’inspiration.
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