vendredi 22 novembre 2024
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L’embargo russe fait monter les prix à la pompe en France

« L’Europe a les stocks nécessaires pour faire face à l’embargo, mais celles-ci sont limitées », ajoute M. Wilson.

La France est confrontée à une inquiétude grandissante concernant la disponibilité et le prix du gazole dans les mois à venir. En effet, le diesel (55 % du parc en circulation) est encore majoritaire par rapport à l’essence. Dimanche 5 février, le début de l’embargo de l’Union européenne (UE) sur les produits pétroliers raffinés en provenance de Russie a été mis en place. Cela fait deux mois que l’embargo sur le pétrole brut est entré en vigueur.

Depuis janvier, le gouvernement a remplacé une remise carburant systématique pour tous par une indemnité de 100 euros à l’année pour les plus modestes. Cependant, les prix à la pompe ont déjà atteint des hauteurs considérables : 1,94 euro le litre de gazole en moyenne la semaine du 27 janvier. Le pic en la matière reste celui de mars 2022 (2,14 euros le litre) ; le mois de juin l’aurait, certes, dépassé sans la ristourne gouvernementale de 18 centimes par litre.

Selon les organisations patronales de l’industrie pétrolière, le choc le plus notable se serait déjà produit. En effet, la guerre en Ukraine a rendu incertain l’acheminement des livraisons russes. À titre d’exemple, en 2021, environ 9 % des importations de brut en France, et 30 % de celles en gazole provenaient de Russie.

De plus, les cotations du gazole à Rotterdam [aux Pays-Bas, l’indice de référence] ont augmenté davantage que celles du brut [le cours du Brent de mer du Nord]  depuis le mois de mars 2022. La marge brute de raffinage – la différence entre la valeur du produit raffiné par rapport à la valeur initiale du brut – est passée du simple… à plus du septuple : 101 euros par tonne en 2022, contre 14 euros en 2021.

Selon Andrew Wilson, responsable d’analyses pour le courtier maritime français BRS, les prix pourraient encore augmenter. En effet, l’Europe devra chercher plus loin le carburant, ce qui implique de payer des frais d’expédition plus élevés, et cela dépendra beaucoup du coût des barils de remplacement.

Mots-Clés: Jean-Nicolas Fiatte, Olivier Gantois, Andrew Wilson, Russie, France, Union européenne, Rotterdam, Ukraine, Pays-Bas, Brent de mer du Nord, Amérique du Nord, Moyen-Orient, Inde, Chine.

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