samedi 27 juillet 2024
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Grenoble: l’aide alimentaire sous pression

Au café Nicodème, à Grenoble, le 22 février 2023, les clients se pressent autour des tables, à la recherche d’un repas à bas prix. Le chili con carne est à 1,20 euro, la soupe de légumes à 1 euro, et le dessert à 80 centimes. Dans cette ville, les gens démunis ont toujours un endroit où manger, et c’est justement ce que propose ce café associatif.

Brahim, 66 ans, est l’un des clients. Il rejoint de temps en temps des amis, car « cela apaise la solitude ». Il préfère cependant « se débrouiller », même si c’est de plus en plus difficile avec son loyer qui a augmenté de 40 euros et l’inflation à deux chiffres sur les produits alimentaires. Il vit du revenu de solidarité active (RSA) et attend sa retraite. « Coluche, il a laissé les Restos du cœur. Les politiques, ils font quoi pour le peuple ? », s’interroge-t-il avec colère.

Nicodème fait partie des 6 000 associations, centres communaux d’action sociale et épiceries solidaires qui se fournissent auprès des Banques alimentaires. Ces structures, qui proposent de la nourriture gratuitement ou à prix modiques, ont accueilli 2,4 millions de personnes en 2022. Ce nombre a triplé en dix ans et la hausse s’accélère : elle a atteint 10 % en 2022, soit autant que le cumul des deux années de crise sanitaire.

Selon l’étude bisannuelle des Banques alimentaires, plus de la moitié des personnes accompagnées estiment que la hausse des prix est la première cause de la dégradation de leur situation financière. 67 % disent qu’ils ne pourraient pas se passer de l’aide alimentaire, en hausse de 15 points en deux ans. Et leurs profils sont de plus en plus variés : 94 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, 88 % sont locataires ou propriétaires de leur logement, 41 % vivent seules et 42 % sont âgées de 51 à 69 ans.

A une table voisine, on rencontre Armine, ancien secrétaire-comptable de 71 ans. Du fait de sa petite pension et des prix qui grimpent, il est « à l’affût des bons endroits », tout en préférant « laisser les Restos du cœur à ceux qui ne peuvent pas payer ». Les retraités dont il fait partie représentent 17 % du public des Banques alimentaires, autant que celles en emploi. Parmi ces dernières, la part de celles en CDI augmente, pour atteindre 60 %.

Au café Nicodème, à Grenoble, les clients sont plus nombreux que jamais, et leurs profils se diversifient. Les Banques alimentaires sont de plus en plus sollicitées, ce qui témoigne de la précarité grandissante des ménages. La hausse des prix et la perte d’emploi sont les principales causes de cette situation, et 67 % des personnes accompagnées ne peuvent pas se passer de l’aide alimentaire.

Mots-Clés: Café Nicodème, Grenoble, Brahim, Armine, Banques Alimentaires, Prix, Pauvreté, Emploi, Inflation.

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