Le 9 juin a marqué une soirée historique en France. Pour la première fois, les résultats d’un scrutin intermédiaire ont entraîné la dissolution de l’Assemblée nationale. Lors des élections européennes, qui devaient initialement élire les représentants au Parlement européen, une décision inattendue a été prise par Emmanuel Macron. En effet, peu de temps après la clôture des bureaux de vote, une dissolution de l’Assemblée nationale a été annoncée, lançant ainsi des élections législatives anticipées pour les 30 juin et 7 juillet.
Depuis 1979, les élections européennes en France ont été marquées par un recul constant de la majorité au pouvoir. Cette tendance s’est confirmée cette année encore, avec des résultats inférieurs pour la liste soutenue par Valérie Hayer par rapport aux élections nationales précédentes. Malgré cette baisse, il est intéressant de noter que les reculs de la majorité gouvernementale n’ont pas toujours conduit à une défaite électorale. En effet, à plusieurs reprises au cours de l’histoire des élections européennes, la liste du pouvoir en place est sortie en tête, sans pour autant entraîner des changements majeurs au sein du gouvernement.
La défaite de la liste Hayer lors de ces élections européennes est davantage le reflet des enjeux nationaux que des enjeux strictement européens. En effet, les électeurs ont exprimé leur mécontentement face à l’action du président de la République, ce qui s’est traduit par une forte dynamique de vote sanction. Cela souligne l’importance des questions nationales dans le choix des électeurs, qui ont saisi l’occasion des élections européennes pour exprimer leur opinion.