La « France qui conduit » mérite un système de mobilité à la hauteur des enjeux et de ses aspirations. Il n’est pas utopiste d’ambitionner que, d’ici à quelques années, plus de 80 % des Français aient accès à un service express de mobilité, à moins de dix minutes de chez eux. Mais, pour cela, et alors que la proposition de loi lancée par le député des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulesi (Renaissance) sur les services express régionaux métropolitains est en cours d’examen, il faut penser les choses dans leur globalité.
S’appuyer sur les RER métropolitains est important, aller bien au-delà est primordial. Face aux défis actuels, il est temps de sortir des sentiers battus et de construire un réseau de transport novateur, durable et accessible à tous. L’état de l’art est clair : plus de 60 % des Français vivant hors des centres-villes souhaiteraient moins utiliser leur voiture au quotidien (enquête « Les déplacements des Français », Ipsos, 2022), mais ne le peuvent pas.
Pour qu’ils lâchent le volant, il faut qu’ils disposent d’une offre de substitution de qualité : rapide, fréquente, fiable, appelons cela « express ». Oui, il faut un « choc d’offre ». Comment déployer des transports à haute fréquence hors des zones denses ? Le réseau à construire pourrait reposer sur trois briques.
La première brique, la plus visible, est constituée des trains à haute fréquence – les RER -, sur les « étoiles ferroviaires » des métropoles. Mais ne nous y trompons pas : il n’y aura pas de nouvelle ligne, seulement des services améliorés avec un fort cadencement. Autrement dit, les RER métropolitains ne satisferont qu’une fraction de la population. Par ailleurs, ils mettront de dix à quinze ans à être déployés et nécessitent des investissements colossaux.
La deuxième brique repose sur le déploiement de lignes de car express. Récemment, un rapport, porté par François Durovray, président (Les Républicains) du conseil départemental de l’Essonne, démontre comment des lignes de car à haute fréquence permettraient de renforcer le réseau pour les territoires franciliens qui ne bénéficient pas du Grand Paris Express, et ce à un coût limité. Le cas d’application dépasse évidemment l’Ile-de-France.
La troisième brique, enfin, repose sur une innovation française : les « lignes de covoiturage express ». Elles fonctionnent comme une ligne de car, mais l’offre est assurée par les conducteurs qui y passent sur leurs trajets quotidiens. Elles ont fait la preuve de leur capacité à transformer les sièges libres des véhicules particuliers en offre de transport collectif de haute qualité, avec un temps d’attente moyen inférieur à quatre minutes.
Les collectivités se saisissent du sujet pour en faire une vraie politique structurante, à l’instar du Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise, des métropoles de Rennes, de Lyon, de Rouen, de Reims…
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