Les eurodéputés ont franchi une étape cruciale dans la mise en place de la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. À Strasbourg, lors de la session plénière du Parlement européen du 18 avril 2023, plusieurs textes clés ont été adoptés à une large majorité dans le paquet législatif en accord avec l’accord de Paris. Ces textes doivent encore être validés par les Etats membres le 25 avril, mais cela ne devrait être qu’une formalité. Parmi les textes adoptés figure la réforme du marché carbone de l’Union européenne, connu sous le nom d’Emissions Trading System (ETS), visant à réduire les émissions de CO2 de l’industrie européenne.
Créé en 2005, le marché carbone permet aux énergéticiens et aux industries les plus polluantes telles que les ciments, l’acier ou l’aluminium, de s’échanger des droits à polluer. La réforme de ce marché carbone va s’accompagner d’une forte diminution de ces quotas, qui devront avoir chuté de 62% entre 2005 et 2030, pour faire monter le prix de la tonne de CO2 et inciter les industriels à émettre moins. De plus, le marché carbone s’étendra au secteur maritime et aux vols aériens intra-européens, tout en considérant un nouvel ETS 2 touchant les consommateurs au porte-monnaie.
Cependant, certains Etats membres, dont la France, ainsi que les élus de Strasbourg ont obtenu certaines concessions de la Commission. À partir de 2027, les ménages devront payer pour le chauffage des bâtiments et les carburants du transport routier, mais avec un plafond fixé à 45 euros la tonne de CO2 jusqu’en 2030. Bien que saluée par la majorité des eurodéputés, cette réforme a été fortement critiquée par les Verts français et les membres de La France insoumise. Selon eux, les leçons des gilets jaunes n’ont pas été tirées, et le compromis final ne protège pas suffisamment le pouvoir d’achat des Français. Dans tous les cas, cette avancée législative est considérée comme une victoire dans la lutte contre le changement climatique en Europe.
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