Yannick Jadot et Roger Karoutchi ont exprimé ouvertement leurs désaccords tout au long des audiences de la commission d’enquête sur les liens entre TotalEnergies et l’État français. Le mercredi 19 juin, le rapporteur et le président de cette commission, respectivement membre du Sénat (Les Écologistes) de Paris et des Hauts-de-Seine (Les Républicains), ont dévoilé leurs conclusions principales conjointes, consignées dans un rapport de compromis. Ce document de 350 pages, largement approuvé, comprend trente-trois recommandations, dont certaines directement adressées au géant français de l’industrie pétrolière.
Au cours de quatre mois d’auditions, une quarantaine de personnes ont été entendues par les sénateurs, parmi lesquelles des cadres de TotalEnergies, le PDG Patrick Pouyanné, des ministres, des dirigeants d’entreprises et d’institutions financières, des scientifiques et des représentants d’ONG. Yannick Jadot a souligné que « TotalEnergies ne respecte pas l’accord de Paris sur le climat », en soulignant les intentions de l’entreprise d’augmenter sa production de combustibles fossiles d’ici 2028, selon les témoignages recueillis. Le rapport appelle ainsi l’État à intensifier ses efforts pour encourager le groupe à accélérer sa transition vers les énergies renouvelables, sans pour autant proposer de mesures contraignantes.
Les sénateurs suggèrent également que l’État acquière une action spécifique au sein de TotalEnergies, en réaction à l’éventualité d’un transfert de la cotation principale de Paris vers New York, évoqué par Patrick Pouyanné avant son audition au Sénat fin avril. Cette prise de participation permettrait à l’État d’avoir une voix consultative au conseil d’administration, ainsi que le pouvoir de s’opposer à certaines décisions de l’entreprise, comme des cessions d’actifs.