Fernando Botero, peintre colombien de renom, est décédé à l’âge de 91 ans des suites d’une pneumonie à son domicile de Monaco, le vendredi 15 septembre 2023. Connaisseur de nos traditions et de nos défauts, Botero était un artiste prolifique, avec plus de 3 000 tableaux et 300 sculptures à son actif. Né en 1932 à Medellin dans une famille modeste, il était un autodidacte assumé et a consacré plus de soixante-dix ans à son art.
L’intérêt de Botero pour l’art a commencé lorsqu’il était adolescent et s’est développé à travers sa fascination pour la tauromachie. À seulement 16 ans, ses dessins ont été publiés dans un journal de Medellin. En 1951, il quitte sa ville natale pour s’installer à Bogota, la capitale colombienne, où il puise son inspiration dans les écrivains du mouvement du réalisme magique. C’est à cette époque qu’il présente sa première exposition individuelle dans une galerie.
À l’âge de 20 ans, Botero remporte un prix qui lui permet de voyager en Europe. Il visite l’Espagne, Paris et l’Italie, notamment Florence. Durant ces voyages, il explore les grands musées et se nourrit de l’art des maîtres anciens tels que Velazquez, Goya, Giotto et Piero della Francesca. Ces influences se refléteront plus tard dans son propre style artistique.
De retour à Bogota en 1955, Botero éprouve des difficultés à vivre de son art. Mais c’est à l’âge de 25 ans, en 1957, qu’il réalise une nature morte à la mandoline qui marque un tournant dans sa carrière. Cette œuvre devient sa révélation artistique : en dessinant un trou plus petit au milieu de l’instrument, la mandoline prend des proportions monumentales. C’est à partir de ce moment-là que Botero développe un style « plus volumétrique » et « plus extravagante » qui lui est propre.
En 1960, Botero s’installe à New York, où les courants artistiques dominants sont alors le minimalisme, l’expressionnisme abstrait et le pop art. Malgré cette tendance, l’artiste colombien persiste à créer des œuvres selon sa propre vision artistique. Il croit en la puissance picturale et poétique de son style iconoclaste, qui transforme ses personnages imperturbables aux joues rondes en ogres capables d’intégrer l’histoire de l’art et l’actualité.
Botero aimait à dire que ses personnages n’étaient pas « gros », mais qu’ils avaient simplement du volume, ce qui ajoutait une dimension magique et sensuelle à ses créations artistiques. Il considérait que retrouver le volume était essentiel dans la peinture contemporaine.
Le musée Botero de Bogota, créé en 2000, est dédié à la préservation et à la promotion de l’œuvre de l’artiste colombien. Il abrite une collection permanente d’œuvres de Botero ainsi que des expositions temporaires mettant en avant d’autres artistes colombiens et internationaux.
L’héritage artistique de Fernando Botero est indéniablement riche et diversifié. Son style distinctif et reconnaissable fait de lui l’un des artistes colombiens les plus célèbres et appréciés à travers le monde.
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