Tony Bennett, décédé le 21 juillet dernier à l’âge de 96 ans, était un styliste éminent et intemporel. Sa dévotion aux chansons américaines classiques et son talent pour créer de nouveaux standards musicaux lui ont valu des admirateurs de Frank Sinatra à Lady Gaga. Sa carrière de plusieurs décennies lui a permis de sortir plus de 70 albums et de remporter dix-neuf Grammys. Tout au long de sa vie, Tony Bennett a réussi à offrir une musique authentique et sincère à son public.
Né à New York, Tony Bennett a toujours été passionné par la musique. Il a rapidement développé ses compétences vocales et est devenu l’un des derniers grands chanteurs de saloon du milieu du 20e siècle. Contrairement à son ami Frank Sinatra, il interprétait une chanson plutôt que de l’incarner. Sa voix riche et puissante, reconnaissable entre mille, lui a permis de maîtriser l’art de la balade et des numéros plus rapides.
L’appréciation de Tony Bennett par ses pairs a toujours été grande, mais jamais autant que celle de Frank Sinatra. Ce dernier l’a qualifié de « meilleur chanteur du secteur » dans une interview accordée au magazine Life en 1965. Selon Sinatra, Bennett comprenait l’intention des compositeurs et allait au-delà de leurs attentes.
Tony Bennett a su traverser l’évolution de la musique rock avec brio. À l’âge de 88 ans, il a même battu son propre record en devenant le plus vieux interprète vivant avec un album numéro 1 au palmarès du Billboard 200 grâce à son projet de duos avec Lady Gaga, « Cheek to Cheek ». En 2011, il avait également réalisé un album de duos intitulé « Duets II » avec des stars contemporaines telles que Lady Gaga, Carrie Underwood et Amy Winehouse. D’ailleurs, sa relation avec Amy Winehouse a été immortalisée dans le documentaire « Amy », nominé aux Oscars, qui montre le soutien attentif de Tony Bennett à cette jeune chanteuse talentueuse.
Au-delà de la musique, Tony Bennett s’est également investi dans des causes sociales. Il a participé aux marches pour les droits civiques en Alabama en 1965 et a refusé de se produire en Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Son engagement et sa volonté de faire une différence ont marqué sa carrière.
Malgré son talent indéniable et la reconnaissance de ses pairs, Tony Bennett a longtemps été boudé en France. Il a fallu attendre le milieu des années 1990 pour qu’il soit véritablement apprécié dans le pays, contrairement à Frank Sinatra qui était déjà vénéré. Les critiques de jazz français ont parfois minimisé son travail en le qualifiant de « chanteur pour mariage italo-américain » ou de « bonne grosse variétoche latino-yankee ». Cependant, de nombreux grands du jazz ont eu une perception différente de lui, reconnaissant son talent et son aisance dans ce genre musical.
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