samedi 27 juillet 2024
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Les Six sonates pour violon seul d’Eugène Ysaÿe: une interprétation visionnaire par Hilary Hahn, l’un des plus beaux archets de la planète violonistique!

Pochette de l’album « Six sonates pour violon solo », d’Eugène Ysaÿe, par Hilary Hahn. DEUTSCHE GRAMMOPHON Pochette de l’album « Eventail », de Heinz Holliger et Anton Kernjak. ECM NEW SERIES/UNIVERSAL

Eugène Ysaÿe Six sonates pour violon seul, op. 27. Corpus chéri des violonistes, moins connues mais tout aussi inspirées que les Sonates et partitas , de Bach, dont elles se veulent le pendant moderne, les Six sonates pour violon seul , d’Eugène Ysaÿe, dont on célèbre le centenaire de la parution, illustrent la quintessence glorieuse de l’école de violon belge, dont le compositeur fut l’un des plus illustres représentants. La version qu’en propose la violoniste Hilary Hahn s’inscrit d’emblée au sommet de la discographie. Il faut dire que l’Américaine a étudié avec l’un des élèves d’Ysaÿe, s’abreuvant ainsi à la source. Subtilité des phrasés, justesse absolue, maîtrise virtuose, beauté du son : la musicienne ne se contente pas de combiner avec maestria les multiples exigences techniques que requiert cette musique, elle y dévoile une imagination visionnaire et une âme trempée. Là où nombre de ses collègues s’arrangent avec certaines difficultés techniques, Hahn déploie un art époustouflant de la polyphonie, prouvant qu’elle est toujours l’un des plus beaux archets de la planète violonistique.

Marie-Aude Roux

Eventail Œuvres de Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns, André Jolivet, Olivier Messiaen, Darius Milhaud, Claude Debussy, Charles Koechlin et Robert Casadesus par Heinz Holliger (hautbois, hautbois d’amour), Anton Kernjak (piano) et Alice Belugou (harpe). Balayant une période qui dépasse les trois quarts de siècle (1892-1968), cet éventail de la musique française rafraîchit autant les pièces oubliées que les chefs-d’œuvre par les qualités propres à Heinz Holliger. Hauteur de vue du grand compositeur qu’est le Suisse de 84 ans, et musicalité exquise de l’interprète polyvalent qu’il est aussi. Articulé autour de partitions originellement destinées à la voix, le programme débute par une magnifique « recréation » de la Pièce en forme de habanera , de Ravel. Le hautbois opère une entaille dans la matière cristalline du piano pour l’iriser sans jamais la briser. La suite est à l’avenant : la souriante Vocalise-étude , de Messiaen, la caressante Vocalise-étude « Air », de Milhaud, et l’édifiante version du célèbre Syrinx , de Debussy, avec un hautbois d’amour qui évoque la référence antique ( aulos , le mythique instrument de la Grèce) mieux que la flûte traversière. Les pages originales bénéficient de lectures non moins pertinentes. Par exemple, Controversia , d’André Jolivet, aux allures de jeu sur la mode naissante des « modes de jeu » (innombrables à la harpe). Si Le Repos de Tityre , petit bijou de Charles Koechlin, et la Sonate « Tardive », de Camille Saint-Saëns, ont bien leur place dans ce vivifiant cabinet de curiosités, la Sonate , très conventionnelle, de Robert Casadesus, ne paraît s’y trouver que pour des raisons affectives, liées au souvenir du professeur de Holliger.

Pierre Gervasoni

Mots-clés: Eugène Ysaÿe, violoniste belge, Sonates et partitas de Bach, Hilary Hahn, interprétation, maîtrise technique, discographie, Heinz Holliger, Anton Kernjak, Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns, André Jolivet, Olivier Messiaen, Darius Milhaud, Claude Debussy, Charles Koechlin, Robert Casadesus, hautbois, hautbois d’amour, piano, harpe, musique française.

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