L’enquête ouverte en mars 2019 pour des soupçons de cyberharcèlement dans l’affaire de la Ligue du LOL a été classée sans suite par le parquet de Paris, a appris l’Agence France-Presse (AFP) d’une source proche du dossier, vendredi 3 février.
Cette affaire avait éclaté après la publication d’un article du site de fact-checking de Libération Checknews. Il révélait l’existence d’un groupe Facebook privé regroupant une trentaine de journalistes et communicants accusés d’avoir cyberharcelé d’autres journalistes et blogueurs, notamment des femmes et des militantes féministes, au tournant des années 2010.
Face au tollé provoqué par l’affaire, SOS Racisme et l’association Prenons la une, qui milite pour l’égalité femmes-hommes dans les rédactions, avaient saisi la justice.
L’enquête a abouti à l’audition par la police, sous le statut de suspect libre, d’un mis en cause, visé par une double plainte pour des tweets de la fin des années 2010. Deux autres potentiels mis en cause ont été identifiés mais les faits les concernant étaient prescrits. D’autres personnes s’estimant victimes de ce cyberharcèlement avaient renoncé à déposer plainte par peur de représailles en ligne.
Ces accusations avaient entraîné le licenciement de certaines personnes accusées de harcèlement. Toutefois, la justice a caractérisé certains d’entre eux comme injustifiés. Le conseil des prud’hommes de Paris a ainsi condamné le magazine Les Inrockuptibles et le quotidien Libération pour avoir licencié des personnes sans cause réelle et sérieuse.
Alexandre Hervaud, un autre journaliste écarté pour sa participation au groupe Facebook, a déclaré à l’Agence France-Presse : « Cette information n’est pas une surprise et montre bien qu’après une longue enquête de trois ans, le récit médiatique d’un groupe harceleur ne tenait pas ». Il a ajouté : « Cet événement dévastateur a ruiné des dizaines de vie avec licenciements, tentatives de suicide et dépression. Ces personnes en souffrent encore aujourd’hui ».
L’affaire de la Ligue du LOL a provoqué un important débat sur le sexisme dans le milieu journalistique. La justice a conclu que les soupçons de cyberharcèlement étaient insuffisamment caractérisés.
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