Une nouvelle réunion extraordinaire du conseil économique et social (CSE) se tiendra les 22 et 23 octobre à Paris, au Figaro. Cette rencontre, qui fait suite à une annonce de réorganisation inquiétante, alerte les employés. En effet, un plan a été présenté, affectant de nombreux services au sein du quotidien. Les syndicats craignent la disparition de plusieurs postes, amplifiant les tensions internes face à des changements structurels jugés nécessaires par la direction.
Le contexte de ces ajustements s’inscrit dans une dynamique de transformation plus vaste, propre à la presse écrite, qui souffre d’une baisse continue de son lectorat. Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro, justifie cette réorganisation par la nécessité de réaliser des économies pour assurer l’avenir du journal. En parallèle de ces compressions, il assure que l’embauche de journalistes se poursuit, ce qui soulève des interrogations sur les véritables impacts de ces changements sur les équipes existantes.
Une réorganisation justifiée par la nécessité d’économiser
Selon les informations divulguées lors de la dernière réunion, un plan de réorganisation touchant le secrétariat de rédaction, la direction artistique et plusieurs autres services a été élaboré. La direction prévoit un total de douze suppressions de postes, une estimation que contestent les syndicats, qui avancent un chiffre pouvant atteindre dix-sept. « Tous les trois à quatre ans, nous procédons à une réorganisation de l’édition imprimée en baisse structurelle »,
explique Marc Feuillée.
Dans ce processus de simplification, le groupe envisage d’adopter de nouveaux outils numériques, censés apporter une productivité accrue. Avec un objectif d’économies de 1,5 million d’euros par an, les nouvelles méthodes de travail sont présentées comme une solution pour compenser la chute des ventes. Le syndicat SNJ, représentant majoritaire des journalistes, s’inquiète toutefois de la dépendance croissante à l’intelligence artificielle pour réaliser certaines tâches essentielles.
Les inquiétudes des rédactions face aux suppressions de postes
Les chiffres de ventes positives du journal n’apaisent pas les tensions en interne. Les équipes, notamment au niveau technique, craignent un surcroît de travail suite à la réorganisation envisagée. « D’après la slide qui nous a été présentée, il s’agit d’une soixantaine de postes depuis 2019 »,
corrige Laurent Mardelay, délégué syndical CGT. Malgré les promesses de créations de postes dans divers secteurs comme les rédactions locales ou la branche FigaroTV, le climat de méfiance reste palpable.
La direction peine à regagner la confiance des journalistes, ternie par des décisions éditoriales controversées, notamment deux éditoriaux soutenant des positions du Rassemblement national. Cet automne, une polémique autour d’une interview annulée illustre les fractures au sein de la rédaction. Malaises et crispations sont de mise, surtout lorsque certains collaborateurs estiment que le contenu du Figaro ne reflète pas divers points de vue.
Une direction qui navigue entre promesses et critiques
Les promesses d’embauches de nouvelles recrues, bien que présentes, suscitent des doutes sur la réelle volonté de la direction de maintenir un équilibre au sein des équipes journalistiques. Les enjeux de ce changement structurel sont cruciaux. Le quotidien, face à une concurrence accrue et aux défis numériques, semble jouer sa survie sur la mise en œuvre de ces réformes. Alors que certains s’attendent à un retour à la confiance, d’autres voient en ces décisions une menace à l’indépendance et à la diversité de la rédaction.
Les récents événements, accentués par des annulations de contenus jugés sensibles, créent une double crainte : celle de la régression de la qualité de l’information relayée et celle de la réduction des postes. La direction assure qu’il n’y a pas de malaise, mais la perception des journalistes semble diverger. De toute évidence, ces changements devront être suivis de près pour évaluer leurs conséquences réelles.
En somme, une période de transition s’annonce pour le Figaro. Les décisions qui seront prises à l’issue de ce CSE auront un impact considérable sur l’avenir du quotidien, tant sur le plan économique que sur celui de la qualité rédactionnelle. Les attentes et les inquiétudes des employés s’entremêlent, laissant place à une réflexion plus profonde sur l’orientation future de la presse écrite.
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