Les pharmacies françaises ont récemment vu leurs missions évoluer pour inclure des services supplémentaires destinés à améliorer la santé publique. Christine Le Fournier, une pharmacienne de Grenoble, se réjouit de cette reconnaissance de leur rôle. Elle explique que, le métier ayant tendance à s’éloigner de la position de soignant pour devenir essentiellement un commerce, ces nouvelles attributions offrent une meilleure sécurité pour leur profession. Les équipes de la pharmacie se sont formées à la vaccination, au dépistage et à la conduite des entretiens pharmaceutiques, et elles travaillent en bonne intelligence avec les autres professionnels de santé de la région, tels que les médecins, les infirmières et les sages-femmes.
En effet, depuis le 7 novembre 2022, les pharmacies sont habilitées à prendre en charge des entretiens pour les femmes enceintes. Ces entretiens sont destinés à sensibiliser les futures mamans au risque lié à la consommation de substances tératogènes pendant la grossesse. Cette nouvelle attribution est offerte à environ 1 500 pharmacies sur les 21 000 en France, ce qui représente un progrès considérable pour la profession. Les échanges, réalisés par les pharmaciens depuis longtemps, ont été reconnus comme étant des actes à part entière éligibles à une rémunération sous forme d’honoraires accordée par l’Assurance-maladie.
Lors du salon Pharmagora qui s’est tenu à Paris du 11 au 12 mars, la profession a dressé un premier bilan de la mise en place de ces nouvelles missions. La réflexion à l’origine de ce changement a commencé il y a dix ans lorsque la profession s’est préoccupée de la viabilité économique de leurs officines, qui étaient à l’époque dépendantes des chiffres d’affaires réalisés sur la vente de médicaments. La rémunération des pharmaciens était basée sur un pourcentage du prix de vente des boîtes de médicaments, ce qui signifiait que conseiller aux patients de prendre moins de boîtes signifiait également réduire leur chiffre d’affaires. L’objectif était donc de trouver un modèle économique viable qui ne les réduise pas au simple rôle de commerçant.
Finalement, les pharmaciens ont choisi de devenir des professionnels de santé, offrant des services médicaux supplémentaires pour améliorer la santé publique et ne plus dépendre des revenus de la vente de médicaments. Cette évolution est la bienvenue, car elle rend les pharmacies plus crédibles à leurs clients sur leur rôle de soignant. La reconnaissance de leur rôle comme celui de soignants et de professionnels de santé leur permet également de sécuriser leur profession alors que les pharmacies étaient de plus en plus perçues comme un simple commerce.
Mots-Clés: Pharmacie, Professionnels de santé, Entretiens pharmaceutiques, Rôle de soignant.