Le secteur minier traverse une zone de turbulences
La Nouvelle-Calédonie, petit territoire français outre-mer dans l’Océan Pacifique, est actuellement secouée par une grève du secteur minier. En effet, des salariés et sous-traitants de l’industrie du nickel ont fait grève le jeudi 25 janvier 2024 pour inciter les actionnaires des trois usines de raffinage du territoire à participer au redressement du secteur. La combinaison de mauvais rendements, d’une énergie coûteuse et d’une forte concurrence étrangère ont fait plonger dans le rouge les trois manufactures (KNS, SLN et Prony Resources) traitant le nickel extrait dans l’archipel, poussant le gouvernement à se pencher sur leur sort.
Un mouvement de protestation encadré
Lancé par le Syndicat général des travailleurs de l’industrie de Nouvelle-Calédonie, ce mouvement a été rejoint par une organisation patronale de sous-traitants et des groupements d’intérêts économiques. En revanche, il n’a pas entraîné de perturbation de la production ou de blocage d’axes routiers. Cela s’explique par la volonté des manifestants « d’alerter, mais sans pénaliser la production », explique Glen Delathière, délégué syndical SGTI-NC à la Société Le Nickel (SLN), les trois usines étant « dans une urgence absolue ».
Un secteur essentiel pour l’économie de la Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, près de 25 % des emplois dépendent de la mine et de la métallurgie, selon un rapport de l’inspection générale des finances. Le gouvernement travaille actuellement sur un « pacte nickel » destiné à relancer le secteur. Ce pacte prévoit notamment une subvention de l’État et des collectivités pour baisser le prix de l’électricité, un des principaux facteurs de coût de la production de nickel calédonien, et une aide à la transition énergétique. Selon les industriels, ces mesures sont indispensables à la survie immédiate du secteur. En effet, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, estimait en novembre 2023 les besoins immédiats en financement des trois usines à 1,5 milliard d’euros.
Des entreprises à bout de souffle
La SLN, l’industriel historique du secteur, est fortement endettée, à hauteur de 493 millions d’euros, et son actionnaire majoritaire, Eramet, a confirmé en octobre 2023 qu’il n’injecterait pas plus d’argent dans sa filiale. La cessation de paiement n’est « qu’une question de semaines », selon le directeur général de la SLN, Jérôme Fabre. De son côté, l’usine Prony Resources est placée sous mandat ad hoc avec un endettement qui atteignait 149 millions d’euros à la fin de 2022. Quand à l’usine de production de ferronickel Koniambo Nickel SAS (KNS), elle affiche une dette record de 13,7 milliards d’euros.
Inquiétudes pour l’avenir
Avec un tel contexte, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise à laquelle elle tente de trouver des solutions à travers ce mouvement social. Le secteur minier, si vital pour l’économie locale, est donc au cœur des préoccupations des autorités et des acteurs concernés pour les mois à venir. La survie des usines exige des décisions rapides et efficaces pour maintenir un secteur qui, malgré les difficultés, demeure essentiel pour le territoire.
Mots-clés:
grève, Nouvelle-Calédonie, nickel, industrie minière, usines, syndicat, négociations, actionnaires, chantier, crise, avenir, économie.