Le projet de construction de la nouvelle usine de semi-conducteurs à Crolles, près de Grenoble, d’un montant total de 7,5 milliards d’euros, vient de recevoir une aide conséquente de 2,9 milliards d’euros accordée par l’Etat français. Cette somme importante sera financée par le plan France 2030, qui prévoit un volet de 5,5 milliards d’euros pour le secteur des semi-conducteurs. Il s’agit de l’un des plus grands investissements industriels des dernières décennies pour le pays, hors nucléaire.
La création d’une usine de production de semi-conducteurs nécessite des investissements considérables du fait de la finesse de gravure des composants qui demande la mise en place de procédés de fabrication extrêmement sophistiqués. Celle-ci doit permettre la création de 1 000 emplois et s’inscrit dans le cadre du « Chips Act », programme de l’Union européenne qui vise à atteindre 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030, soit quadrupler la production européenne actuelle. Les règles en matière de subventions publiques au secteur ont été assouplies par l’accord entre les Etats membres de l’UE et le Parlement européen le 18 avril. Le « Chips Act » européen mobilisera au total 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés dans la production de semi-conducteurs.
L’objectif de l’UE est de retrouver une place aux côtés de l’Asie et de l’Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs, étant donné que l’Europe a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies à moins de 10% de la production mondiale. Cette dépendance à l’égard des producteurs asiatiques a été accentuée par la pandémie de Covid-19 qui a paralysé les chaînes d’approvisionnement en Asie, entraînant des pénuries de puces au point de mettre en difficulté l’industrie automobile européenne. Les tensions géopolitiques autour de la Chine ont également convaincu Bruxelles d’assumer une politique industrielle interventionniste dans un continent traditionnellement très ouvert à la concurrence mondiale.
En signant avec les dirigeants du groupe franco-italien STMicroelectronics et de l’américain GlobalFoundries, la France apporte une aide précieuse à la production de semi-conducteurs. Les semi-conducteurs produits alimenteront notamment le marché de l’automobile, mais aussi ceux de l’Internet des objets ou des machines industrielles. STMicroelectronics et GlobalFoundries s’engagent à rendre prioritaires les commandes pour servir des besoins souverains, de sécurité nationale, ou des besoins spécifiques aux TPE et aux PME.
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