Alors que le parquet de Grenoble s’est dessaisi de l’enquête le 17 février, la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a décidé de prendre le relais et s’est saisie des différents dossiers judiciaires de l’entrepreneur bordelais Michel Ohayon. Les enquêteurs de la section spécialisée dans la criminalité financière au sein de la Junalco ont pour mission d’élargir les investigations à l’ensemble des sociétés détenues par la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de M. Ohayon.
Leur mission consistera à examiner plusieurs affaires qui auraient pu être commises par le dirigeant bordelais, notamment l’abus de bien social, l’escroquerie en bande organisée, le blanchiment habituel et la banqueroute. Les enquêteurs s’intéresseront de près à la trésorerie de l’enseigne d’articles de sport Go Sport, qui a été rachetée par la FIB en 2021, et qui avait bénéficié de deux prêts garantis par l’État, en 2020 et 2021, pour un montant cumulé de 55 millions d’euros.
Les enquêteurs se pencheront également sur le rachat de l’enseigne Gap, autre filiale de la FIB, par le groupe Go Sport pour un montant de 38 millions d’euros, fin décembre 2022. Les commissaires aux comptes KPMG et Ernst & Young avaient alerté le tribunal de commerce de Grenoble à la suite de « décaissements relatifs à des éléments non récurrents pour un montant de 36,3 millions d’euros » qui ont grevé la trésorerie de l’enseigne.
Le dirigeant bordelais Michel Ohayon est donc désormais l’objet d’une enquête préliminaire menée par la Junalco. Les enquêteurs vont devoir éplucher de nombreux dossiers et examiner de près les agissements de M. Ohayon pour déterminer s’il est coupable ou non des différentes infractions évoquées. En cas de condamnation, le dirigeant risque une peine d’emprisonnement de cinq ans et une amende de 375 000 euros.
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