Le président du Conseil de surveillance de la BBC, Richard Sharp, a été obligé de démissionner de son poste après la publication d’un rapport mettant en lumière son implication en tant qu’entremetteur dans un prêt accordé par une source non identifiée à l’ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson. M. Sharp, ancien banquier de Goldman Sachs et proche de M. Johnson, avait suggéré à un secrétaire général de Downing Street de présenter un ami à l’ancien Premier ministre pour faciliter le prêt, pour un montant de 800 000 livres sterling. Par ailleurs, M. Sharp avait omis de déclarer son aide dans cette affaire lorsqu’il avait postulé pour le poste de président du Conseil de surveillance de la BBC. Le Sunday Times avait révélé l’affaire en février 2021, entraînant l’ouverture d’une enquête par le commissaire chargé de superviser les nominations publiques, Adam Heppinstall.
Le rapport de M. Heppinstall indique que M. Sharp avait « enfreint le code de conduite des nominations » en n’ayant pas révélé son rôle d’entremetteur, et souligne le risque que M. Sharp puisse ne pas être perçu comme indépendant de l’ancien Premier ministre. M. Heppinstall ne tire cependant aucune conclusion quant à la réalité d’un conflit d’intérêts dans cette affaire. Les conclusions du rapport sont donc relativement peu sévères.
M. Sharp a démenti avoir volontairement enfreint le code de conduite et avoir eu un conflit d’intérêts. Mais il a été poussé à la démission en raison des tensions grandissantes entre lui et la Corporation, ainsi que son rôle dans le climat de défiance au sein de la BBC. Bien que le président du Conseil de surveillance ne soit pas chargé des questions éditoriales, M. Sharp était considéré comme un émissaire du gouvernement, responsable de museler les critiques de la BBC et de la transformer en une chaîne plus favorable au Brexit et à la droite politique. En outre, la BBC a subi de nombreuses coupes budgétaires depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir en 2010, entraînant une baisse de 25% de son budget en valeur réelle. Un plan de licenciements est actuellement en cours au sein de la BBC.
Mots-clés: Richard Sharp, BBC, Boris Johnson, entremetteur, prêt, conseil de surveillance, démission, conflit d’intérêts, neutralité, coupes budgétaires.