Novak Djokovic célèbre sa victoire sur Casper Ruud à Roland-Garros dimanche 11 juin 2023, son 23 titre du Grand Chelem. L’événement était autant sur le terrain qu’en tribunes. Pour la première fois depuis le début de la quinzaine, le public du Central de Roland-Garros n’a pas déserté avant la fin du match, comme il en avait pris la fâcheuse habitude depuis le lancement du tournoi – quand il ne pratiquait pas carrément la politique de la chaise vide, fléau désastreux pour l’image d’un rendez-vous qui se targue de se jouer à guichets fermés.
Les prétendants se bousculaient aux portes du royaume de la porte d’Auteuil, symbole de la monarchie presque absolue du Majorquin depuis bientôt vingt ans. On promettait ce cru 2023 pimenté d’un nouveau suspense quant à son dénouement ? C’était oublier un peu vite la loi du « Djoker » : Novak Djokovic n’est jamais aussi transcendé que dans un format au meilleur des cinq manches.
Son adversaire Casper Ruud (n° 4 mondial) a pourtant appris de sa défaite face à Nadal l’an passé, rentré tambour battant dans la finale quand son adversaire (n° 3) était rattrapé par le poids de l’histoire, sous les yeux de tout son clan, et d’un casting cinq étoiles réunissant Tom Brady, Kylian Mbappé ou encore Mike Tyson. Mais face à cet adversaire qui ne l’avait jamais battu, le Serbe n’a pas tardé à faire parler son rang.
Le joueur, qui vient de fêter ses 36 ans, est conscient que le sablier s’est déjà largement égrené pour ne pas manquer la moindre occasion d’assouvir sa soif d’éternité. Il ne vit plus que pour les titres du Grand Chelem. « C’est essentiellement ce qui me motive encore lorsque je me réveille le matin », disait-il vendredi, au sortir d’une demi-finale où les bookmakers en avaient fait l’outsider contre le nouveau général du circuit, Carlos Alcaraz.
Malgré un scénario à sens unique, les 15 000 spectateurs ont tenu à ne pas perdre une miette du moment à la portée historique sur le court Philippe-Chatrier. Voir Novak Djokovic soulever sa troisième Coupe des mousquetaires, face au Norvégien Casper Ruud, finaliste sortant (7-6 [7-1], 6-3, 7-5). Mais, surtout, remporter son 23 e titre en Grand Chelem, qui fait de lui le plus grand, arithmétiquement. Le Serbe rejoint dans l’histoire de leur sport l’Américaine Serena William et laisse sur le bord du chemin son rival espagnol Rafael Nadal (22). Cette année, l’absence du tenant du titre, convalescent, avait ouvert le tableau à tous les vents, entendait-on depuis l’officialisation de son forfait le 18 mai.
Même si Djokovic a pu faire parler son expérience, l’année 2023 était marquée par la présence de jeunes talents prometteurs, à l’instar du furieux Carlos Alcaraz, qui a pourtant été battu par le maestro serbe. La confrontation entre les deux hommes était fantasmée depuis le tirage au sort. D’un côté, la jeunesse fougueuse et vorace de la tornade d’El Palmar (Murcie), qui emportait jusqu’ici tout sur son passage – même Stefanos Tsitsipas en perdit son grec, en quarts de finale (6-2, 6-1, 7-6).
En fin de compte, la finale de l’édition 2023 de Roland-Garros restera dans les mémoires comme celle qui a vu l’ascension de Novak Djokovic au sommet du tennis mondial, alors qu’il égale le record détenu par Serena Williams. Une fois de plus, il a prouvé qu’il est le maître incontesté de la terre battue, qu’il a apprivoisée comme nul autre.
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