Le 18 novembre 2024, le Sénat examinera un projet de loi crucial pour l’avenir des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) alors que de nombreux établissements sont en situation financière précaire. La sénatrice Elisabeth Doineau, en charge du budget de la Sécurité sociale, proposera un amendement visant à instaurer une « contribution de solidarité par le travail », qui pourrait générer près de 2,5 milliards d’euros annuels pour soutenir les services d’aide à domicile et le financement des politiques relatives au grand âge. Cette mesure, inspirée de la « journée de solidarité » de 2004, est déjà source de débat au sein du gouvernement et attire des opinions divergentes.
La question de l’avenir des Ehpad, largement en déficit, est devenue une priorité pour les autorités. En effet, deux tiers de ces établissements rencontrent des difficultés financières notables. À la veille de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale au Palais du Luxembourg, il est clair qu’une solution est urgente. La sénatrice Doineau défend ardemment son amendement, qui imposerait aux salariés, qu’ils soient dans le secteur public ou privé, de travailler sept heures supplémentaires non rémunérées chaque année. Cette initiative vise à accroitre le financement pour la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, qui est en charge d’aider les personnes âgées et handicapées.
Une réponse à un défi croissant
Lors d’un entretien récent, Elisabeth Doineau a souligné que les Français sont prêts à faire des sacrifices, à condition qu’ils réalisent que ces efforts sont essentiels pour faire face à la vieillesse croissante de la population. Comme elle le souligne, cette “contribution” de 2,5 milliards permettrait d’anticiper le “mur du vieillissement” et de garantir un meilleur soutien aux personnes âgées. Les discussions sur cette contribution révèlent les enjeux sociaux profonds qu’engendre le vieillissement de la population française.
Des avis divergents au sein du gouvernement
Cependant, cette mesure ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. Le Premier ministre, Michel Barnier, exprime des réserves quant à sa mise en œuvre et souligne la nécessité d’une concertation préalable avec les partenaires sociaux. « Je suis très réservé sur cette idée, complexe à mettre en œuvre », a-t-il déclaré. Ces hésitations montrent les tensions internes autour de la question du financement des Ehpad et des services d’aide à domicile.
Un soutien gouvernemental ambigu
Malgré ces réticences, certains ministres, comme Antoine Armand, le ministre de l’Économie, et Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget, trouvent l’idée pertinente et estiment qu’elle pourrait renforcer l’engagement des Français envers la solidarité nationale. « Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens », a déclaré Laurent Saint-Martin. Cette prise de position illustre l’espoir d’un consensus autour de ce projet ambitieux.
En somme, la proposition de la sénatrice Doineau pour instaurer une « contribution de solidarité par le travail » pourrait être l’un des piliers pour soutenir le système de retraite et le financement des Ehpad. Alors que la société française fait face au défi de la dépendance croissante de sa population âgée, cette initiative pourrait être une partie de la solution. Il est essentiel que le gouvernement agisse rapidement et prenne en compte les préoccupations des citoyens et des partenaires sociaux pour garantir un avenir stabilisé aux services d’aide à domicile et aux Ehpad.
Mots-clés: Ehpad, financement, sécurité sociale, personnel, travail solidarité, vieillissement, sénat