Le théâtre de la Gaité Lyrique, une salle emblématique située dans le 3e arrondissement de Paris, est au cœur d’une situation délicate. Le 13 février, le juge des référés du tribunal administratif de la capitale a pris la décision d’ordonner l’évacuation de 300 jeunes migrants majeurs qui occupent les lieux depuis décembre 2024. Cette décision fait suite à la demande de la Ville de Paris, propriétaire du théâtre, qui souligne les conditions préoccupantes d’occupation. Le juge appelle à une évacuation dans un délai d’un mois, invoquant des risques graves pour la sécurité et la santé des occupants.
Durant l’hiver 2024, l’occupation de la Gaité Lyrique par les migrants a commencé lorsque, le 10 décembre, environ 200 d’entre eux, d’abord mineurs, ont pénétré dans la salle, suivis de plus d’une centaine de jeunes majeurs. La décision de la mairie prend en compte les dangers liés à cette situation, mentionnant notamment les risques accrus d’incendie et les problèmes sanitaires liés à la promiscuité des occupants. De plus, cette occupation entrave le bon fonctionnement de la salle, qui a dû suspendre ou reporter plusieurs de ses événements, entraînant des pertes financières significatives pour les organisateurs.
Une évacuation nécessaire pour la sécurité
Le juge, en rendant sa décision, a mis en lumière « le risque élevé en cas d’incendie » auquel font face les jeunes migrants, en plus de « risques sanitaires liés à la promiscuité ». La Gaité Lyrique, qui est un lieu culturel et artistique, ne peut remplir ses fonctions dans de telles conditions. En effet, la salle est contrainte d’annuler des spectacles et des représentations, perturbant davantage la scène culturelle parisienne.
Un appel à la solidarité
David Robert, porte-parole de la Gaité Lyrique, bien que reconnaissant la nécessité de l’évacuation, a exprimé sa compassion à l’égard des occupants. Il explique qu’« il est impensable, au risque de les mettre en danger, de rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0º C ». Une position qui souligne le dilemme auquel fait face la ville : protéger des vies tout en garantissant le bon fonctionnement des institutions culturelles.
Une situation préoccupante
Les pertes financières s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros en raison des annulations d’événements. La direction de la Gaité Lyrique a donc adressé un appel urgent à la Ville de Paris, demandant « de trouver sans délai une solution de relogement » pour ces jeunes migrants. Le tribunal et la mairie sont ainsi confrontés à la tâche complexe de trouver un compromis entre la nécessité d’évacuer le théâtre et l’obligation de protéger les occupants vulnérables.
Le précédent de la Maison des Métallos
La Ville de Paris a déjà été confrontée à des situations similaires. Entre avril et juillet 2024, la Maison des Métallos, un autre site culturel, avait vu des mineurs isolés prendre possession de ses locaux. Ils avaient finalement été relogés dans des gymnases après des réticences initiales concernant le lycée Brassaï. Cette expérience pourrait servir de modèle pour gérer la situation actuelle à la Gaité Lyrique, permettant ainsi de trouver une solution favorable pour tous.
Il est donc impératif que la Ville de Paris et les autorités mettent en place une solution de relogement adéquate pour ces jeunes migrants afin de respecter les engagements humanitaires tout en garantissant la pérennité des lieux de culture. Ce défi nécessite une coopération étroite entre plusieurs instances afin de naviguer entre les besoins de la communauté et les impératifs de sécurité et d’ordre public.
Mots-clés: Gaité Lyrique, jeunes migrants, évacuation, Paris, sécurité, relogement, théâtre