Devant la synagogue Beth-Yaacov de La Grande-Motte (Hérault), l’incident s’est déroulé le 24 août 2024. Plus d’un millier de personnes se sont réunies à Montpellier le 27 août 2024 pour condamner l’antisémitisme.
Quatre jours après l’incendie criminel qui a visé une synagogue à La Grande-Motte (Hérault), le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé, le mercredi 28 août, l’ouverture d’une enquête judiciaire. Cette enquête vise notamment l’accusation d’ « association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer un ou plusieurs crimes » et de « tentative d’assassinat motivée par la race ou la religion ».
Dans un communiqué, le PNAT a déclaré avoir demandé la mise en examen et la détention provisoire du principal suspect, El Hussein K., âgé de 33 ans et en situation régulière. Il a fait part de la reconnaissance des faits par l’accusé dès sa première audition, affirmant agir en soutien à la cause palestinienne et niant toute intention meurtrière, mais reconnaissant avoir cherché à semer la peur.
Le parquet a également requis la mise en examen de deux autres individus de l’entourage d’El Hussein K., l’un pour avoir conduit le suspect au Grau-du-Roi, et l’autre pour avoir partagé le projet de l’accusé, selon les premières conclusions de l’enquête. Un juge d’instruction est saisi de l’affaire et devra se prononcer sur ces demandes de mise en détention provisoire.
Le PNAT a décrit le déroulement de l’attaque contre la synagogue Beth-Yaacov de La Grande-Motte. Après avoir passé la nuit dans sa voiture près du lieu de culte, El Hussein K. s’est approché de la synagogue vers 8h20, muni de bouteilles en plastique remplies de carburant, d’une hache portant des inscriptions à propos de la Palestine et de Gaza, ainsi que d’une arme de poing. Vêtu d’un keffieh et d’un drapeau palestinien, l’accusé a escaladé le mur entourant la synagogue et a déclenché plusieurs incendies. Pendant les faits, cinq personnes dont le rabbin se trouvaient dans leurs domiciles au premier étage du bâtiment.
L’attaque a suscité une vive émotion dans l’Hérault et parmi la communauté juive. Un rassemblement à Montpellier a réuni un millier de personnes pour dénoncer l’antisémitisme, en pleine recrudescence depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël en octobre 2023. Les manifestations ont appelé à des discours sans ambigüité face à ces actes, mettant en avant que « nos vies valent plus que l’importation du conflit ».