La gauche polonaise propose la légalisation de l’avortement
La situation actuelle de la législation concernant l’avortement en Pologne est l’une des plus restrictives d’Europe. Cependant, la gauche polonaise est déterminée à faire évoluer cette situation. En effet, des députés de La Gauche unie ont récemment déposé deux projets de loi visant à légaliser le droit à l’avortement. La députée Anna Maria Zukowska a fait savoir que l’un des projets de loi « prévoit la légalisation complète du droit à l’interruption de grossesse jusqu’à la douzième semaine de gestation ». Par ailleurs, l’autre projet dépénalise spécifiquement l’aide à l’avortement.
Des initiatives encouragées mais confrontées à des obstacles
Ces deux propositions de lois ont été déposées au premier jour de la session d’inauguration du nouveau Parlement polonais. Cependant, pour être promulguées, elles nécessiteront la signature du chef de l’État, Andrzej Duda, membre du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS). Il est important de noter que le PiS est au pouvoir depuis 2015 et devrait le rester au moins jusqu’à l’élection présidentielle du printemps 2025.
Un nouvel élan pour la gauche polonaise
Suite à la victoire des démocrates aux élections législatives, un rapport de force clairement en faveur de la nouvelle Assemblée polonaise s’est révélé. La légalisation du droit à l’avortement est inscrite au programme de deux des trois formations pro-européennes, à savoir la Plate-forme civique (PO) de Donald Tusk et La Gauche unie. Ces formations se sont engagées à renforcer les droits des femmes, considérant cela comme un domaine-clé de leur activité politique. Elles ont également promis d’invalider le jugement du Tribunal constitutionnel de 2020, qui a conduit à une quasi-interdiction de l’avortement.
Des conséquences dramatiques de la législation actuelle
La Pologne, en tant que pays de tradition catholique, a déjà une législation très restrictive en matière d’avortement. La Cour constitutionnelle s’est rangée du côté du gouvernement en déclarant les interruptions de grossesse pour malformation fœtale « inconstitutionnelles ». En conséquence, les interruptions de grossesse ne sont autorisées qu’en cas de viol ou d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger. Des peines de prison allant jusqu’à trois ans peuvent être infligées à toute personne interrompant sa grossesse ou aidant une femme enceinte à le faire. Cette situation se traduit par une réelle peur chez les médecins de pratiquer des avortements, ce qui a entraîné des conséquences dramatiques pour certaines femmes. En mars dernier, une activiste polonaise, Justyna Wydrzynska, a été condamnée à des travaux d’intérêt général pour avoir aidé à un avortement, un cas sans précédent en Pologne.
Mots-clés:
Pologne, avortement, législation, La Gauche unie, projet de loi, Andrzej Duda, Plate-forme civique, Donald Tusk, Tribunal constitutionnel, droits des femmes, tradition catholique, médecins, travaux d’intérêt général.