La justice administrative a pris une décision importante mardi 16 mai en suspendant la mise à la retraite d’office d’un administrateur du Sénat. En effet, cet administrateur avait déjà bénéficié d’un non-lieu en 2022 après avoir été soupçonné d’espionnage en faveur de la Corée du Nord et mis en examen pour « trahison » en 2018. Selon le tribunal administratif de Paris, l’arrêté pris par le président du Sénat Gérard Larcher, qui avait décidé de mettre à la retraite l’administrateur en question pour motif disciplinaire, est donc suspendu. Le tribunal a souligné que « l’exécution de la sanction est suspendue et il est enjoint au président du Sénat de réintégrer provisoirement le fonctionnaire, dans un délai de quinze jours à compter de la notification de la décision juridictionnelle ».
Benoît Quennedey, haut fonctionnaire soupçonné d’espionnage en faveur de la Corée du Nord en 2018, avait bénéficié d’un non-lieu en juin 2022. Il avait entre autres été mis en examen pour « trahison par livraison d’informations à une puissance étrangère » et « intelligence avec une puissance étrangère ». Diplômé de Sciences Po Paris et ancien élève de l’Ecole normale d’administration (ENA), Benoît Quennedey préside l’Association d’amitié franco-coréenne et a publié plusieurs ouvrages sur la Corée du Nord. Au moment de sa mise en examen, il exerçait en tant qu’administrateur de la direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins de la chambre haute du Parlement, responsable de la division administrative et financière.
Les avocats de Benoît Quennedey ont salué la décision du tribunal administratif, soulignant que « cette sanction, qui s’apparente à une peine de mort administrative, a été infligée au terme d’une procédure où ont été méthodiquement foulés aux pieds sa présomption d’innocence, son droit à la vie privée, son honneur, et sa liberté d’opinion ». Ils ont également affirmé que « le Sénat a cherché à priver Benoît Quennedey, victime d’accusations infamantes, de la réhabilitation à laquelle il a droit ».
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