Des élèves du lycée Saint-Thomas-d’Aquin ont déposé des bouquets de fleurs devant les grilles de l’établissement.Le meurtre d’Agnès Lassalle a suscité un vif émoi dans le monde de l’éducation et provoqué une vague d’indignation, alors que des syndicats dénonçaient le manque de moyens et de sécurité dans les établissements scolaires.
Le jeudi 23 février 2023, le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour assassinat dans l’affaire du meurtre d’une professeure d’espagnol, Agnès Lassalle, à Saint-Jean-de-Luz. La veille, un élève de 16 ans avait été placé en garde à vue pour avoir poignardé à mort cette enseignante.
Le procureur a expliqué que les faits s’étaient déroulés vers 9 h 45 dans une salle de classe du Lycée Saint-Thomas-d’Aquin. Le suspect s’était levé en plein cours et s’était saisi d’un rouleau de sopalin avant de verrouiller la porte de la classe. Il s’était ensuite dirigé vers sa professeure et avait sorti un couteau de cuisine de dix-huit centimètres avec lequel il avait porté un coup à l’enseignante au niveau de la poitrine. Selon les témoins, le geste avait été « rapide, fluide et sans hésitation ».
Une première expertise psychiatrique menée pendant la garde à vue du mineur a révélé que ce dernier présentait des « traits de personnalité anxieuse » pouvant « perturber son discernement », mais ne relève « aucune maladie mentale ». Le suspect est ainsi « accessible à une responsabilité pénale » et le parquet va demander son « placement en détention provisoire ».
Le mis en cause, qui aurait fait état d’une « petite voix qui lui parle », a également admis une « forme d’animosité vis-à-vis de sa professeure d’espagnol » et une dispute avec un camarade la veille. Il aurait par ailleurs été victime de harcèlement dans son précédent établissement et avait réalisé une tentative de suicide médicamenteuse au mois d’octobre 2022.
Selon les premiers éléments de l’enquête et les conclusions de l’autopsie, le suspect aurait porté un seul coup « fatal » à sa professeure, qui n’a pas pu être sauvée par les services de secours.
Une minute de silence a été observée jeudi dans des collèges et lycées en France en hommage à la victime. Des élèves du lycée Saint-Thomas-d’Aquin ont déposé des bouquets de fleurs devant les grilles de l’établissement, suscitant une vague d’indignation alors que des syndicats dénonçaient le manque de moyens et de sécurité dans les établissements scolaires.
Le meurtre d’Agnès Lassalle a suscité un vif émoi dans le monde de l’éducation, en particulier dans le milieu scolaire. L’adolescent mis en cause était un « très bon élève » et avait obtenu son brevet avec mention « très bien » l’an dernier, selon le rectorat de Bordeaux.
Cette affaire tragique interroge sur la sécurité des établissements scolaires et les moyens mis à disposition pour la prévention des violences. Elle rappelle également l’importance de la prise en charge des jeunes en difficulté et de l’écoute attentive de leurs problèmes.
Mots-Clés: Agnès Lassalle, Jérôme Bourrier, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Thomas-d’Aquin, Bayonne, France, violences, harcèlement.