Le lundi 30 novembre 2020, le tribunal correctionnel de Genève a acquitté Tariq Ramadan dans une affaire de viol et de contrainte sexuelle datant de 2008. Le jugement a été rendu après une semaine de procès où les deux parties ont présenté des versions contradictoires des faits.
Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, Tariq Ramadan et la plaignante, une femme appelée « Brigitte » pour sa protection, ont passé la nuit ensemble dans une chambre d’hôtel. La version de Tariq Ramadan est qu’il s’agissait d’une rencontre consensuelle. Cependant, la plaignante affirme qu’elle a été soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d’insultes.
Le tribunal n’a pas réussi à se forger une conviction intime de culpabilité au-delà du doute raisonnable, justifiant ainsi l’acquittement de Tariq Ramadan. Cependant, la partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel.
Tariq Ramadan est une figure controversée de l’islam européen. En France, il est soupçonné de viols commis sur quatre femmes entre 2009 et 2016. Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant une cour d’assises.
Le procès de Tariq Ramadan a mis en évidence les difficultés de prouver des crimes sexuels. Les avocats de la défense ont souligné l’absence de preuves scientifiques tandis que les avocats de la plaignante ont présenté des éléments de preuve indirects, en se référant notamment aux consultations de deux psychiatres par Brigitte dans les jours suivants la nuit de l’hôtel.
Le procès souligne également les limites de la justice, même lorsque les faits sont récents. Dans cette affaire, la plaignante a attendu dix ans pour déposer une plainte. En France, la chute de Tariq Ramadan en 2017 n’a pas empêché un nouveau procès de s’ouvrir.
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