Le collège Sainte-Croix-des-Neiges, situé à Abondance en Haute-Savoie, fait l’objet d’une enquête judiciaire après des accusations graves de violences et d’agressions sexuelles sur des élèves entre 1960 et 1990. Ce signalement émane du directeur diocésain de l’enseignement catholique de Haute-Savoie et évoque 14 victimes présumées. Cette affaire renvoie à des souffrances longtemps réprimées et à un besoin urgent de transparence dans le milieu éducatif.
Le contexte familial et éducatif a récemment été secoué par des allégations choquantes relatives à des abus sur des générations de jeunes dans le cadre scolaire à Sainte-Croix-des-Neiges. Le 12 mars dernier, un rapport a été transmis à la justice, suscitant l’ouverture d’une enquête, comme l’a confirmé le procureur de Thonon-les-Bains, Xavier Goux-Thiercelin. L’affaire met en lumière non seulement des abus individuels, mais aussi un système qui pourrait avoir permis de telles violations pendant des décennies.
Des accusations d’abus remontant à plusieurs décennies
Les allégations d’agressions sexuelles et de violences physiques à l’encontre d’ex-élèves se sont intensifiées suite aux révélations d’anciens étudiants sur une page Facebook dédiée aux anciens élèves de l’établissement. Dans des commentaires, ces anciens élèves témoignent de leurs expériences traumatisantes. « Ce que j’ai lu ici ne fait que confirmer ce que ma mémoire a tenté d’effacer… la violence et les gestes déplacés, les semaines dans le couloir, les brimades… »
, partage l’un des témoins. Les souvenirs résonnent particulièrement pour ceux qui ont vécu ces atrocités, tandis que d’autres évoquent des cas d’attouchements impliquant des responsables de l’établissement.
Un autre ancien élève témoigne : « Une année à Sainte-Croix sans problème, plutôt agréable. Par contre, 1955, problème pour un de mes cousins avec un pion pédo, dont j’ai les photos. »
Cela souligne le fait que les abus n’ont pas été isolés, mais auraient pu s’inscrire dans un schéma plus vaste de négligence des autorités scolaires.
Une direction engagée pour la vérité
En réponse à ces révélations, le directeur actuel de l’établissement, Marc Héritier, a pris la décision de transmettre des captures d’écran des commentaires publiés sur Facebook à la direction diocésaine de l’enseignement catholique. Cette action a conduit à l’ouverture de l’enquête mentionnée. Bien que la direction actuelle assure n’avoir pris en charge l’établissement qu’en 2007, elle se déclare « totalement solidaire avec les victimes de ces souffrances horribles et souhaite faire toute la lumière sur les agissements des adultes responsables de ces actes odieux ».
En outre, la direction diocésaine a fermement condamné ces violences, affirmant que « ces actes sont une trahison inacceptable de notre mission éducative ». Ces déclarations révèlent une prise de conscience collective de l’importance de lutter contre l’impunité qui entoure trop souvent des abus au sein d’établissements scolaires.
Un contexte de dénonciations généralisées
Cette situation ne se limite pas à Sainte-Croix-des-Neiges. L’affaire renvoie à un phénomène plus large, particulièrement avec la diffusion de témoignages d’abus dans d’autres institutions catholiques, renforcées par le scandale de Notre-Dame de Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette affaire a encouragé un mouvement de dénonciation, faisant émerger un besoin pressant d’établir des commissions d’enquête parlementaires afin de clarifier la portée des abus et les manquements institutionnels. Le silence ne peut plus être une option, et les victimes réclament justice.
Les répercussions de cette enquête seront suivies de près. Elle pourrait posséder des implications significatives non seulement pour l’établissement concerné, mais également pour le système éducatif catholique dans son ensemble, qui doit faire face à la nécessité d’une réflexion profonde sur les mécanismes de protection, de surveillance et de réaction face à de telles allégations.
Il est temps que le passé soit confronté avec courage, et que les victimes soient enfin entendues, afin que des mesures concrètes soient mises en place pour empêcher de futurs abus. L’émergence de la parole des anciens élèves est un premier pas vers une rédemption nécessaire.
Mots-clés: Sainte-Croix-des-Neiges, abus sexuels, enquête judiciaire, Haute-Savoie, victimes, école catholique, témoignages, violences.