vendredi 22 novembre 2024
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Salah Hamouri: une vie sous le regard de la surveillance

Aujourd’hui, M. Hamouri se défend de toute implication dans le terrorisme et dénonce « une campagne de diffamation » destinée à l’empêcher de défendre la cause palestinienne. « Leur objectif est de me faire taire », déclare-t-il.

Le 20 février 2023, à Paris, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, faisait l’objet d’une pression particulière. En effet, Olivier Pareja, un ingénieur de la banlieue parisienne, a reçu un appel téléphonique du Service central du renseignement territorial, l’actuel successeur des RG, lui posant « une question à quitte ou double » : « Salah Hamouri va-t-il venir » à la réunion publique organisée le 9 février, à Versailles, par l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) ? Si c’était le cas, l’événement serait interdit. L’organisateur a répondu négativement et la réunion s’est donc déroulée sans entrave.

Cet épisode met en lumière les pressions auxquelles est soumis M. Hamouri depuis son arrivée en France. En effet, cet employé d’une ONG de défense des prisonniers palestiniens a passé près de dix années derrière les barreaux israéliens. Une situation dénoncée par les grandes organisations de défense des droits humains.

Dans une partie des organisations juives, à l’Assemblée nationale et au sein même de l’exécutif, M. Hamouri est présenté comme un agitateur potentiellement dangereux. Ces attaques ont mené à l’annulation de plusieurs conférences auxquelles il devait participer, dont l’une organisée par la mairie de Lyon, début février, consacrée aux trente ans des accords de paix d’Oslo.

La campagne qui le vise repose sur deux éléments : sa condamnation, en 2008, par un tribunal militaire israélien, pour participation à un obscur complot visant à assassiner le rabbin Ovadia Yossef et son affiliation supposée au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l’Union européenne. Cependant, l’appartenance de M. Hamouri à ce parti n’a pas été démontrée par les autorités israéliennes et ses aveux, à son procès, résultent d’une procédure de plaider-coupable.

« Le gouvernement tolère ma présence sur le sol français mais il ne veut pas que je parle de ma cause », a déploré Salah Hamouri, dont la mère est française et le père palestinien. « Leur objectif est de me faire taire », a-t-il ajouté.

Cette situation révèle les pressions politiques dont fait l’objet Salah Hamouri, en France, pour défendre la cause palestinienne.

Mots-Clés: Salah Hamouri, Olivier Pareja, Service Central du Renseignement Territorial, Association France-Palestine Solidarité, Israël, Jérusalem, Simon Seroussi, Front populaire de libération de la Palestine, Alain Juppé, Ovadia Yossef, Lyon, Oslo.

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