Relaxe des prévenus dans l’affaire Lucas : l’absence d’un lien de causalité démontré
La cour d’appel de Nancy a prononcé la relaxe des quatre élèves poursuivis pour des faits de « harcèlement ayant entraîné le suicide » de Lucas, un collégien de 13 ans retrouvé mort en janvier à Golbey, dans les Vosges. Dans sa décision, la cour a constaté le caractère « odieux » des propos tenus par les prévenus entre septembre et octobre 2022, mais elle a souligné l’absence d’un effet démontré de ces propos sur la santé mentale de Lucas et le manque de lien de causalité avec son suicide survenu plusieurs semaines plus tard, en janvier 2023.
La décision de la cour d’appel de Nancy repose sur un argument juridique, selon Me Emmanuelle Larrière, avocate de la défense. Elle indique l’absence d’éléments caractérisant le harcèlement et soutient qu’il y avait un défaut de qualification de l’infraction depuis le début de l’affaire. En première instance, le tribunal pour enfant d’Epinal avait reconnu les quatre mineurs coupables de harcèlement, sans pour autant établir un lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas.
Dans cette affaire, le ministère public n’avait pas requis la reconnaissance du harcèlement comme cause du suicide, allant ainsi à l’encontre de ses propres conclusions rendues à la fin de l’enquête. Bien que le parquet général de Nancy n’ait pas donné de suite dans l’immédiat, il a la possibilité de se pourvoir en cassation dans un délai de cinq jours.
Pour Me Emmanuelle Larrière, avocate de la défense, ce dossier est particulier et a suscité un débat national. Les quatre élèves mis en cause sont des jeunes de 14 ans qui n’avaient rien demandé. Elle souligne également que son client, qui avait changé d’établissement scolaire à la rentrée de septembre, n’était pas connu de la justice jusqu’à présent. Elle espère que la procédure en restera là, car cela a été une période difficile pour lui et sa famille depuis un an.
Le suicide de Lucas avait provoqué une onde de choc, suscité de l’émotion et des réactions politiques. Le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, avait déclaré au Sénat que le drame mettait en évidence l’importance de la lutte contre le harcèlement scolaire qui doit rester une priorité du gouvernement.
Dans une affaire similaire, quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » après le décès de Lindsay, une adolescente de 13 ans à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Cette affaire tragique souligne une fois de plus la nécessité de combattre le harcèlement scolaire et d’assurer la sécurité et le bien-être des élèves.
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