Le 23 octobre 2024, Rachida Dati, ministre de la Culture, a exprimé sa volonté de découvrir de nouvelles sources de financement pour le patrimoine français à travers un entretien au Figaro. Cette initiative survient alors que la célèbre cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en 2019, s’apprête à rouvrir après de longues années de travaux. La proposition phare de la ministre : faire payer l’entrée de la cathédrale pour soutenir un vaste plan de sauvegarde du patrimoine religieux dans tout l’Hexagone.
La cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour rouvrir ses portes le 7 décembre 2024, représente un symbole fort du patrimoine français. Ce bâtiment, objet de passion et de culte, a connu des jours sombres depuis son incendie dévastateur en 2019. Rachida Dati souhaite en tirer parti en suggérant l’instauration d’un tarif d’entrée à 5 euros, permettant de réunir jusqu’à 75 millions d’euros par an. Ce montant serait dédié à la protection de toutes les églises de France. Comme l’explique la ministre, « Notre-Dame a réveillé notre attention pour le patrimoine religieux, qui appartient à tous les Français, quelle que soit leur confession »
.
Un modèle de financement inspiré de l’Europe
Cette proposition de faire payer l’accès à la cathédrale s’inscrit dans un modèle observé dans d’autres pays européens, où l’accès aux édifices religieux les plus emblématiques est souvent soumis à une tarification. Dati a en effet souligné que « partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant ». En mettant en œuvre un tarif symbolique pour visiter Notre-Dame, elle espère créer un précédent qui permette à d’autres lieux de culte de bénéficier du même dispositif.
En plus de cela, la ministre ambitionne une réforme plus large de la tarification dans les monuments et musées nationaux, en appelant à une modulation des prix selon la provenance des visiteurs. Elle s’interroge notamment sur la justesse de faire payer le même tarif à un visiteur français et à un touriste brésilien ou chinois. L’idée serait de demander un tarif plus élevé pour les personnes hors de l’Union européenne afin de financer la rénovation du patrimoine national, car « les Français n’ont pas vocation à payer tout, tout seuls ».
État des lieux du tourisme culturel en France
Le Palais du Louvre, qui a accueilli en 2023 près de 8,9 millions de visiteurs, constitue un exemple tangible de ce que peut représenter le tourisme culturel. Avec 68 % de ses visiteurs étant des étrangers, sa récente augmentation de tarif de 17 à 22 euros en janvier 2024 illustre également une tendance vers une meilleure rentabilité tout en assurant la préservation des trésors nationaux.
Cette politique tarifaire pourrait transformer le paysage culturel français et largement contribuer à sa sauvegarde. Comme le souligne Dati : « Ce serait une vraie rupture dans la politique tarifaire de nos établissements culturels »
. L’adoption de ces mesures pourrait également renforcer le sentiment d’appartenance et d’identité culturelle chez les Français.
Les perspectives de l’entrée payante
Au-delà des simples considérations économiques, cette proposition soulève des questions plus profondes sur l’accès à la culture et le statut des patrimoines religieux. Si un tel tarif permet de financer la protection de plusieurs sites, il pourrait également amener à réfléchir sur les exclusions potentielles que cela pourrait impliquer. La mise en place de ces tarifs pourrait, en effet, restreindre l’accès aux populations les plus vulnérables qui souhaitent visiter ces lieux historiques.
La clé du succès de ce projet résidera dans l’établissement d’un juste équilibre. Un accès équitable, tout en préservant et améliorant notre patrimoine, reste essentiel. Il est fondamental de trouver des alternatives qui respectent l’héritage culturel et religieux tout en assurant sa pérennité grâce à des financements solides.
La priorité est désormais donnée à la mise en œuvre de ces stratégies à partir de 2026, pour garantir à la fois la sauvegarde des richesses culturelles françaises et l’accès à ceux qui en ont besoin. Reste à voir comment le public accueillera ces propositions lors de la réouverture de Notre-Dame.
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